Entre des Brivistes en quête de points pour sortir de la zone rouge après 7 défaites consécutives en Championnat et des Clermontois contraints de repartir en conquête après les points perdus à domicile face à Bayonne, le 105ème derby de l’histoire vaudra de l’or. Bien conscients du contexte, de la passion et des forces des Corréziens, les hommes de Jono Gibbes se préparent à un rude combat.
Après un début de campagne européenne qui permettra de jouer la qualification sur la deuxième quinzaine de Champions Cup, les Clermontois retrouvent ce vendredi le Top 14 avec le derby historique face aux Corréziens. Déjà dans l’univers du combat au sol sur la pelouse de Welford Road, il y a de fortes chances que le thème reste le même vendredi soir prochain avant les fêtes de Noël. « Le combat est depuis toujours le point fort des Brivistes », constate Jono Gibbes qui mesure parfaitement l’importance de cette rencontre. « Après notre défaite face à Bayonne, nous sommes à la recherche de points à l’extérieur. Nous n’allons pas nous cacher, nous devons lors des 7 déplacements qui restent nous mettre dans les meilleures dispositions possibles pour ramener des points. » Pas question pour autant de voir le plus court déplacement de la saison comme une formalité … bien au contraire. « Depuis que je fréquente ce championnat, j’ai appris qu’il n’est jamais facile de jouer à Brive. C’est une équipe qui défend son terrain avec beaucoup d’honneur et de valeurs. Nous avons énormément de respect pour cela et pour l’attachement qu’ils ont à leur maillot. On se prépare à une rencontre très difficile avec des contacts très rudes et beaucoup de combat. » Cheikh Tiberghien, replacé depuis quelques semaines au centre du terrain, souligne également l’importance de ce déplacement chez un voisin pas comme les autres. « C’est forcément un match important. Nous avons besoin de points et au-delà de la notion de derby, nous devons avoir l’ambition d’aller les disputer partout à chacun de nos déplacements. Plus vite nous parviendrons à corriger Bayonne … mieux ce sera. »
« Un derby, ce n’est jamais un match anodin »
Même si la notion de derby a tendance à s’atténuer avec le rugby professionnel et les parcours plus mobiles, elle reste un élément de motivation particulier pour les joueurs. « Sentir la passion des spectateurs autour, c’est toujours plaisant » souligne Cheikh « même si pour moi les vrais derbys sont entre Bayonne et Biarritz ». « En fait, cela dépend vraiment de l’importance que l’on veut donner à l’évènement, pour les pures clermontois ce match doit avoir encore un parfum différent. » « Le derby, c’est surtout ce qu’il y a autour », précise Adrien Pélissié qui défendra les couleurs auvergnates jusqu’à la fin de la saison avant de le vivre de l’autre côté dès la saison prochaine. «Nous savons que les Corréziens vont récupérer certaines forces vives et auront avec eux l’engouement d’un public toujours mobilisé en pareille occasion. Pour réaliser une grosse performance, nous devrons être précis et pragmatiques dans tout ce que nous allons entreprendre. » Beaucoup pénalisés dans le jeu au sol face aux Anglais, les Clermontois devront corriger le tir ce vendredi à Brive. « Il faut que nous ayons plus de lucidité dans le combat au sol », estime Jono Gibbes. « On doit donner aux arbitres une bonne image de notre technique dans la zone d’affrontement. Nos soutiens, nos actions défensives doivent être claires. C’est de la responsabilité de tous. » Car c’est bien dans cette zone, comme l’anticipe le talonneur clermontois, Adrien Pélissié, que la rencontre devrait se jouer vendredi. « Notre jeu est basé sur le mouvement, il nécessite que nous ayons des libérations de balle rapides, si on laisse les Brivistes avancer, cela deviendra compliqué. » Le bras de fer se profile entre deux équipes qui se préparent à lutter pour le moindre centimètre carré de la pelouse du stade Amédée-Domenech où les Brivistes n’accueilleront probablement pas les Auvergnats avec du champagne et des petits fours en cette veille de réveillon. Une période qui a beaucoup fait parler avant que les joueurs ne s’adaptent à ces matches particuliers en pleine période de fêtes comme le dit avec beaucoup de lucidité Adrien Pélissié. « Oui, on joue pendant les fêtes mais nous sommes des professionnels. Nous devons faire attention et nous n’avons pas le droit de nous plaindre ou de voir que du négatif : il va y avoir du monde dans les stades, beaucoup d’ambiance… il y a pire non ? » Oui bien pire effectivement !