Un an après la crise qui a secoué le rugby gallois, tout n’est pas réglé, loin de là, et la province de Llanelli connait un début de saison difficile. Battus à domicile par la surprenante équipe géorgienne des Black Lions, les hommes de Dwayne Peel ne sont pas vraiment mieux embarqués en URC où ils pointent à la 13ème place du classement trop loin de la huitième place (qualificative pour la Champions Cup) pour espérer l’accrocher. Méfiance toutefois le caractère imprévisible des Scarlets et leur volonté de continuer d’exister dans cette compétition doivent être pris au sérieux.

 

Le Pays de Galles a été secoué lors du dernier Tournoi des 6 Nations par une crise ouverte entre la sélection et la Fédération allant jusqu’à la menace de grève avant la réception de l’Angleterre. Sous fond de pertes économiques et d’efforts demandés aux joueurs, la tension est montée… Même si la compétition l’a fait redescendre, les problèmes restent latents et les annonces visant à réduire encore le budget des provinces galloises de 5,2M de Livres à 4,5M continuent d’agiter le rugby de la principauté. Les Scarlets déjà en difficultés sportives la saison dernière avaient terminé l’United Rugby Championship à la 14ème place (entre les Ospreys 13ème et les Dragons 15ème), cette saison les Scarlets naviguent dans les mêmes eaux, à la bataille avec Parme et les Dragons dans le fond du classement avec seulement deux victoires au compteur depuis le début de la saison (les deux face à leurs compatriotes de Cardiff) et peu de perspectives de qualification. La défaite face aux Géorgiens de Tbilissi (7 à 23) après la défaite à Castres (34 à 16) a cristallisé la frustration de cette province historique du rugby gallois qui a, faut-il le rappeler, éliminé les Clermontois en ¼ de finale de la compétition l’an dernier. Pour ne rien arranger, Dwayne Peel, l’ancien demi-de-mêlée du Pays de Galles qui a pris les commandes de la province en 2021, est en fin de contrat et n’est pas certain d’être encore là la saison prochaine. Dans le pays minier, le ciel est plutôt sombre mais le rugby gallois est toujours surprenant. Ainsi lors de la dernière Coupe du Monde, les Gallois sont parvenus à s’extirper de leur poule en sortant l’Australie (40-6) et en dominant les Fidji (32-26) pour s’offrir un quart de finale face à l’Argentine.

Nul doute que les Scarlets, même en ballotage défavorable en Challenge Cup après leur deuxième défaite, joueront leur carte à fond sur la pelouse auvergnate. Bousculés en défense (seulement 71% de plaquages réussis lors des premiers matchs) et très indisciplinés (16,5 pénalités concédées par match, l’équipe la plus indisciplinée de la Challenge Cup), les joueurs de Llanelli seront à prendre au sérieux, notamment sur l’entame de match où ils inscrivent plus de 50% de leurs points sur les 20 premières minutes du match (au contraire des 20 dernières minutes du match où ils n’ont encore inscrit aucun point). Quelques joueurs bien connus composent l’effectif des Scarlets à l’image de Jonathan Davies (au club entre 2014 et 2016, 96 sélections avec les Diables Rouges et 6 avec les Lions Britanniques), le demi de mêlée Gareth Davies ou le talonneur Ken Owens ou le jeune et talentueux demi d‘ouverture Ioan Lloyd en bonne position dans plusieurs statistiques (3ème joueur ayant parcouru la plus grande distance, 5ème en occupation au pied, 5ème dans le nombre de courses avec le ballon), il est aussi celui qui a cassé le plus de plaquages (11 soit plus de 60% du total des Scarlets). Les Scarlets possèdent aussi le meilleur contreur de la compétition (Vaea Fifita) avec 6 ballons volés aux alignements adverses, un bloc que les Auvergnats devront éviter.

 

On sait que l’on fait dire plus ou moins ce que l’on veut aux chiffres et aux statistiques mais une seule donnée sera à confirmer par les hommes de Christophe Urios pour continuer de viser la qualification : Jamais un club gallois n’a gagné sur le sol auvergnat.