Le coach des Jaune et Bleu a livré, ce jeudi, une analyse lucide de cette première semaine de compétition sans cacher la réalité d’une rencontre parisienne trop imparfaite et loin de ses attentes mais s’appuyant sur un process enclencher à l’intersaison qu’il compte bien capitaliser, devant son public, samedi pour la première de la saison au Michelin.

Jono Gibbes n’a pas caché la déception de son groupe après la défaite parisienne. « Nous tous sommes déçus car vis-à-vis de l’investissement que nous avons mis lors de la préparation et des choses que nous avons mis en place sur les séances d’entraînement… nous nous attendions à beaucoup mieux ! Nous nous doutions que tout ne serait pas parfait, ce n’est que le début de la saison, mais nous n’avons pas été capables de trouver le bon équilibre au niveau de la dynamique du jeu. La qualité de nos rucks a été trop moyenne, les ballons trop lents : c’est insuffisant pour mettre de la pression sur cette équipe parisienne… » Et cela même lorsque ses hommes sont revenus au score comme le précise le talonneur auvergnat Yohan Beheregaray « On n’a pas réussi à garder le pied sur l’accélérateur » avant de préciser « individuellement nous n’avons pas été suffisamment exigeants, surtout sans ballon. Nous ne pouvons pas nous contenter de ça. » La frustration d’avoir laissé filer une opportunité décuple ainsi la motivation de bien débuter la saison au Michelin. « Je reste confiant, reprend le coach auvergnat. Comme je l’ai dit, je suis conscient qu’il nous reste à prouver sur le terrain, chaque entraînement, chaque semaine nous permet d’avancer vers ce que nous voulons mettre en place, nous sommes capables de beaucoup mieux. Le « Process » est lancé, il va demander que les timings soient meilleurs, que les connexions et la communication s’améliorent mais nous allons tous dans la même direction. »

Des ajustements légitimes et relatifs aux nombreux changements dans l’effectifs clermontois à l’image d’Irae Simone arrivé depuis seulement 15 jours en Auvergne ou de l’arrière Alex Newsome qui ont joué la semaine dernière leur premier match de Top 14. « Je suis, comme tous les joueurs, très déçus du résultat et de ce que nous avons produit », confirme l’arrière australien. « Il est clair que nous avons tous envie de livrer une tout autre performance, samedi contre Pau devant notre public. J’ai choisi de quitter ma zone de confort à Sydney au milieu de mes amis, dans un championnat que je connais bien pour découvrir le Top 14. J’ai pu constater que c’est une compétition où le gain du terrain et la dimension physique sont très différents du Super Rugby. Je travaille pour m’adapter et apporter le plus possible à l’équipe et aussi en dehors du terrain en apprenant le Français. Je sais que c’est très important pour établir de meilleures connexions avec mes coéquipiers mais aussi pour profiter pleinement de l’expérience culturelle. » Comme le laisse entendre Jono Gibbes, l’investissement est bien là, reste désormais à passer à la caisse comme l’affirme Yohan Beheregaray « On peut se féliciter de multiplier les temps de jeu mais quand on joue pour une équipe comme l’ASM qui ambitionne le haut du tableau, nous nous devons de jouer pour marquer des points et être plus conquérants. »Les Clermontois se souviennent qu’ils avaient l’an passé démarrer la saison par une défaite à domicile (face à Castres) qu’ils avaient ensuite trainée comme un boulet toute la saison. Pas question de renouveler l’expérience et quel que soit le contenu et l’avancé du process visant à mettre en place le jeu des Auvergnats, l’important sera le tableau d’affichage au coup de sifflet final… Face à Pau, c’est une nouvelle opportunité de valider et construire autour du renouveau instauré lors de l’intersaison.