C’est avec beaucoup d’humilité que les Clermontois préparent leur déplacement dans le Tarn (samedi à 15 h) face à une équipe du Castres Olympique intraitable et invaincue depuis près de 2 ans à domicile. Bien plus qu’une équipe généreuse et accrocheuse dont elle est trop facilement affublée, la formation tarnaise est une redoutable machine d’organisation et d’efficacité qu’il faudra parvenir à faire déjouer pour espérer ramener quelque chose de ce déplacement périlleux.

C’est peu dire que les voyages dans le Tarn sont abordés avec méfiance du côté de Clermont. L’historique des confrontations révèle que la terre castraise est la moins fertile du championnat pour les Jaune et Bleu qui n’y ont gagné que 4 fois depuis les années 50 ! Elle ne semble pas plus propice aux visiteurs cette saison selon l’analyse de Julien Le Devedec qui sait très bien que « personne n’a pris le moindre point ou n’a mené cette saison sur la pelouse castraise… » Cela montre l’épaisseur de la tâche à accomplir samedi en ouverture de la neuvième journée de Top 14 pour les Auvergnats. « Quelque part, c’est motivant de se préparer à un tel déplacement », reconnait Jean-Pascal Barraque. « Nous avons tous envie de faire un bon résultat là-bas. On sait que les Castrais abordent leurs matches avec beaucoup de rigueur et de combativité. Ils ont la capacité d’être à la fois agressifs et propres … à la limite. Quand on va là-bas, il faut être prêt à combattre durant 80 minutes. » Cela fait effectivement partie des incontournables de ce déplacement mais personne ne veut, ici, réduire les Castrais à une équipe stéréotypée comme elle est bien trop souvent décrite selon l’entraineur de la touche clermontoise. « Ce serait une erreur de croire que le CO est seulement une formation qui joue sur l’agressivité et le cœur ! ils ont bien évidement ces caractéristiques là … mais ils ont aussi une redoutable organisation, une capacité à respecter les bonnes stratégies et la force collective de se sortir des situations dans lesquelles ils peuvent être malmenés. » Une synthèse de la confiance que les hommes de Pierre-Henry Broncan ont construit lors des deux années d’invincibilité vers lesquelles ils se dirigent. Le coach du CO n’a d’ailleurs jamais perdu à domicile depuis sa nomination à la tête des Tarnais, difficile d’expliquer cela par un simple esprit de clocher exacerbé.

« C’est un parcours qui inspire forcément le respect et l’admiration », poursuit Julien Le Devedec. « Les valeurs du club sont autour de cette défense du territoire et cela se ressent dans leur façon de jouer. On sait que nous nous dirigeons vers un match très difficile mais il sera intéressant de voir ce que nous sommes capables de faire dans ce contexte et face à cette équipe. » Pour préparer cette rencontre, Clermont, comme la plupart des équipes du championnat a composé avec les absences des internationaux et n’aura que quelques jours pour se focaliser sur cette neuvième journée de Top 14. « On a essayé de s’adapter en inversant un peu nos entraînements afin de mettre de la stratégie en fin de semaine plutôt qu’en début où certains joueurs n’étaient pas là », souligne le coach de la touche. C’est le cas de George Moala qui était en stage avec les Tonga (à Istres) et qui n’a rejoint ses coéquipiers que ce matin. « C’est un peu particulier mais on bascule vite pour être opérationnel pour ce déplacement difficile. Je sais que les voyages à Castres sont toujours très durs. Ils possèdent de très bons joueurs capables de mettre beaucoup de vitesse et de puissance. Le public joue un rôle important pour les Castrais, il va falloir réaliser un très bon match et être focalisés sur notre performance pour rivaliser avec un CO toujours difficile à bousculer. » Clermont devra aussi être plus précis et pragmatique qu’il ne l’a été face à Bordeaux selon Julien. « Face à l’UBB nous avons commis trop d’erreurs et pas toujours pris les bonnes décisions. Face à des équipes de ce calibre cela ne pardonne pas ». Pas de raison que ce soit différent dans le Tarn où les Jaune et Bleu devront friser la perfection pour espérer faire ce que personne n’est encore arrivé à réaliser cette saison : revenir du Tarn avec autre chose que des regrets…