Alors que la première échéance sportive est toute proche, l’entraineur clermontois n’a pas tout révolutionné en quelques jours. Même si la phase d’observation se doit d’être courte et que la relation de proximité qu’affectionne le coach clermontois demande du temps, il n’est pas question d’en perdre. Entre franchise, sincérité et recherche d’efficacité, Christophe Urios se veut direct : transmettre un Rugby simple et efficace en éclaircissant les formes de jeu : aller à l’essentiel, à l’efficacité.

Tout changement implique un apprentissage. L’arrivée de Christophe Urios n’échappe pas à cette règle. D’un côté comme de l’autre « on apprend à se connaître » admet Arthur Iturria, le capitaine de l’ASM Clermont Auvergne que le coach a décidé de confirmer dans sa fonction. « L’approche de Christophe est forcément différente. Le message est clair, précis, direct. L’objectif est de remettre l’aspect collectif et l’envie de jouer pour le club. Il y a beaucoup de franchise. » « On se découvre » poursuit, Christophe. « Je découvre le fonctionnement du staff, je partage aussi le mien. Je suis là pour poser un cadre. C’est ce que je vais faire. Maintenant, ce n’est pas simple d’arriver dans un groupe en cours de saison. Je dois aussi reprendre mes automatismes. Plus les jours passeront plus je serai à l’aise » « Il est dans l’observation, mais aussi dans l’action » ajoute Jules Plisson. « Son message est déjà direct, clair et précis. Le match est samedi, il est déjà dans le vif du sujet. » Le changement est aussi un élément catalyseur pour le groupe comme l’explique le demi d’ouverture des Jaune et Bleu. « Tout le monde a envie de se bouger, de se montrer. L’intensité a été bien plus importante cette semaine que les semaines précédentes. Tous ont envie de bien faire et de remettre l’ASM là où elle doit être. » Un artefact que le coach clermontois a bien évidemment observé de son côté. « Il y avait beaucoup d’énergie et d’excitation en début de semaine. L’intention est bonne mais cela a parfois généré trop de déchets. Il va falloir canaliser cela. La bonne nouvelle vient de la fraicheur physique du groupe qui, malgré le long voyage vers l’Afrique du Sud, semble avoir bien récupéré. » « C’est vrai que l’envie de bien faire du groupe semble évidente, confirme Arthur Iturria. « Mais cela vient aussi de notre position au classement. Nous n’avons plus trop le droit à l’erreur. On doit entretenir un certain côté revanchards. Nous allons en avoir besoin car la base de cette révolte doit passer par le terrain. » Arthur et ses hommes savent leurs responsabilités et comptent bien les assumer. Comme le dit si justement leur coach « Ce sont les soldats qui gagnent les guerres, pas les lieutenants ! » … eux sont là pour les mettre dans les meilleures situations de le faire.

 « Ce sont les soldats qui gagnent les guerres, pas les lieutenants ! »

Christophe URIOS

Dans un fonctionnement qui se veut orienté sur le relationnel et le partage, Christophe Urios multiplie les dialogues, formels et informels avec l’ensemble de ceux qui composent les Jaune et Bleu.  « Je me présente, j’analyse la situation actuelle et je déploie un plan d’action. Nous n’avons pas trop de temps. Ce que je veux : c’est un Rugby simple et savoir se dire les choses entre nous afin d’arriver à créer des liens et de l’énergie au sein du groupe : Faire des ponts plutôt que des murs ! » Le nouvel homme fort du Rugby clermontois ne se perdra pas dans la complexité du Rugby préférant aller à l’essentiel en favorisant les liens et la complicité à l’intérieur de son groupe. « Nous avons besoin d’aller vite et d’être efficace. On se doit d’éclaircir les formes de jeu en allant vers un maximum de clarté et de précision. Pour moi le Rugby ce n’est pas compliqué : ce sont des avants conquérants et des trois-quarts déterminants. Il va falloir augmenter le curseur au niveau de l’intensité aussi bien défensivement qu’offensivement, sinon cela ne marchera pas. » Le cadre est posé, il est dans la tête du coach clermontois comme le sont l’histoire et la culture de l’ASM autour desquels il va tâcher de fédérer son groupe. « Mon travail, c’est d’arriver à créer cette énergie et ces liens avec les mecs ». Cela passera par l’envie de se dépasser ensemble comme le faisait le fameux « monstre à 16 pattes de l’ASM » auquel le coach clermontois a fait référence. « C’était bien la spécificité de ce club d’avoir un paquet d’avants conquérants, je ne suis pas venu pour avoir une équipe à 8 pattes ! » En quelques jours et même s’il est encore en phase d’observation la méthode Urios prend forme. Cela ne devrait pas boiter et aller à l’essentiel !