Dans sa volonté de se rapprocher et de développer de nouvelles synergies avec les club du territoire, l’ASM multiplie les échanges avec les clubs voisins. Avec l’Union Sportive Issoirienne, comme avec d’autres clubs (Riom, Cournon, Vichy…), le système des double-licences, permettant aux jeunes joueurs de s’entrainer et de jouer avec les deux structures, développe une relation de proximité et de coopération gagnant-gagnant.

A une quarantaine de kilomètres du stade Marcel-Michelin, au bord de l’A75, l’US Issorienne prépare, ce mercredi soir, son match de barrage face à l’Isle-Jourdain (dimanche à 16 heures au stade du Mas). L’équipe de Fédérale 1 quatrième de sa poule à la fin de la phase préliminaire poursuit sa progression exponentielle moins de 10 ans après sa montée en Fédérale 3. Dimanche en lever de rideau de ce premier tour de phases finales (le gagnant affrontera Castelsarrasin) ce sont les Espoirs de l’ASM qui assureront le spectacle (face à RC Toulon à partir de 14h). Plusieurs d’entre-eux connaissent bien la pelouse du stade du Mas pour s’y entrainer ou même y jouer régulièrement dans le cadre des double-licences. Dorian Cautier (talonneur), Alexis Chevalier (3^ème ligne), Nathan Fialip (3/4 centre), Tom Aubin (ouvreur), Thomas Sourbe (2^nd ligne) ou Stan De Saint Etienne (pilier) font partie de ceux-là. « C’est un système gagnant-gagnant encadré par la FFR qui permet à certains joueurs d’alterner avec les deux clubs tout au long de la saison » précise Didier Retière. « Cela permet de renforcer la cohésion des clubs sur le territoire en offrant l’opportunité aux joueurs de vivre une expérience différente tout en proposant aux clubs d’élever le niveau de l’opposition ou en ayant à disposition de jeunes joueurs à fort potentiel sur des week-ends de compétition. » Créer des synergies plutôt que nourrir des rivalités, voilà le crédo de ces échanges qui vont bien au-delà de simples navettes de certains joueurs entre les deux clubs comme nous le précise le directeur du développement sportif de l’ASM. « Nous sommes en échanges constants avec Issoire comme avec d’autres clubs pour le développement de nos joueurs mais aussi pour leur reconversion ou leur promotion. C’est une relation simple de proximité où tout le monde doit être gagnant. » Elvis Vermeulen, l’entraineur des Espoirs de l’ASM abonde dans ce sens. « C’est très bénéfique pour nos joueurs qui peuvent profiter d’un environnement différent pour accélérer leur progression. Le club d’Issoire bénéficie de supers infrastructures et d’un excellent niveau. Nos jeunes joueurs peuvent se frotter à des joueurs beaucoup plus expérimentés, dans un rugby où ça tape fort et où il peut y avoir du vice. C’est très formateur pour eux lorsqu’ils reviennent avec nous. Nous avons aussi la possibilité d’organiser des oppositions face à Issoire plusieurs fois dans l’année avec l’équipe de Fédérale 1 ou face aux Espoirs, c’est un exercice toujours très intéressant. »

Sur la pelouse du stade d’entrainement d’Issoire, l’empreinte Jaune et Bleu se devine sur les shorts et chaussettes de nombreux joueurs. « Plus de la moitié des joueurs sont passés par l’ASM » confirme Christophe Rodier, l’entraineur de l’équipe issoirienne. Lui aussi est passé du côté des Gravanches, conduisant notamment les Crabos au titre de champions de France en 2010 avant de rejoindre l’USI quelques années plus tard pour accompagner les Violets dans une progression constante. Comme du côté clermontois, les échanges sont des opportunités de progression. « Plusieurs fois dans la saison, nous nous entraînons en opposition face aux Espoirs. Dans la Région, c’est notre seule opportunité pour avoir ce répondant. Je pense que c’est aussi bénéfique d’un côté que de l’autre. Nos trois-quarts se frottent à la vitesse et à l’explosivité des Espoirs alors que les avants jouent sur la puissance pour les bousculer. » L’entraineur issorien voit dans les double-licences un outil de développement personnel. « Notamment pour les avants qui sont confrontés ici à des aspects différents et une puissance plus présente dans le jeu, d’ailleurs lorsque nous récupérons de jeunes joueurs, il faut bien quelques mois pour qu’ils s’habituent. » Bien conscient que la passerelle est un chance pour les jeunes issoriens, Christophe Rodier a tout compris de la relation bénéfique avec l’ASM. « Lorsque nous avons un jeune joueur au-dessus, nous n’avons aucun intérêt à le garder. Si le potentiel est là, il doit se donner la chance de jouer au plus haut niveau et notre rôle est de l’accompagner vers cela. S’il a la chance d’y arriver (comme ce fut notamment le cas d’Alexandre Fischer) nous serons les plus heureux. Si cela ne se fait pas, il reviendra avec d’autant plus de facilité vers nous. » Une relation gagnant-gagnant qui rapproche les clubs. Et il n’est pas rare de voir de nombreux joueurs pros autour de la rambarde du stade du Mas encourager leurs copains croisés au centre de formation. Thibaud Lanen, Alexandre Fischer, Paul Jedrasiak, Yohan Beheregaray et d’autres connaissent les lieux. Ils auront l’occasion de venir dimanche prochain soutenir les Espoirs d’Elvis Vermeulen qui ont l’occasion de sécuriser leur troisième place face aux Toulonnais (dimanche à 14h) avant que l’équipe première d’Issoire ne défie (à 15h30) l’Isle-Jourdain dans un barrage de Fédérale 1 où le coach d’Issoire s’attend « à un solide combat devant et où son équipe devra être capable de tenir le ballon sur de longs temps de jeu » pour se défaire des Gersois. Au fidèle public d’Issoire viendront probablement s’ajouter les supporters de l’ASM qui pourront profiter de la rencontre Espoirs en lever de rideau. « Cela fait aussi partie des avantages du travail avec l’ASM qui favorise ce genre de rapprochement » conclut Christophe Rodier. Chris Gabriel (le seconde ligne qui est arrivé dimanche en Auvergne, 2,03m pour 130kg) pourrait également participer à ce rapprochement dans les semaines à venir si comme nous l’espérons, l’aventure des Violets se poursuit durant de longues semaines de phases finales…