Depuis son arrivée en Auvergne, Christophe Urios impose son style, bouscule et dépoussière aussi bien dans le fond que dans la forme. Sa prise de parole, colorée par de nombreux visuels éloquents, face aux journalistes puis devant les partenaires du club, fut à son image : authentique, franche et sincère. Un bilan sans concession qui ouvre sur une intersaison riche, une nouvelle manière de fonctionner et de belles ambitions… 

 

En compagnie de Jean-Michel Guillon venu clore avec lui cette fin de saison face aux Médias, Christophe Urios est, dans un premier temps, revenu sur ses premiers mois en Auvergne. Comme il en a l’habitude, le coach des Jaune et Bleu a fait preuve d’une sincérité rare. « La saison est décevante, Nous étions dixièmes à mon arrivée, à la 26ème journée, nous n’avons pas bougé. Nous n’avons pas su avancer ensemble. » Une première métaphore illustre ses propos. Un tapis roulant d’aéroport « Nous aurions dû tous marcher ensemble. Là, certains marchaient à côté, d’autres faisaient les boutiques, sur 4 mois il aurait fallu davantage d’unité, de cohésion… » Sans renier sa part de responsabilité, le coach clermontois a identifié plusieurs axes de changements profonds, à travers une deuxième image : « La mentalité micro-onde », d’aller au plus vite pour faire les choses simples. Ne pas aller dans la profondeur et chercher des liens forts entre les mecs, ne pas vouloir progresser et avancer ensemble… c’est ce que l’on doit changer à Clermont. On a besoin de mecs différents… avec des regards vers l’ambition : l’esprit rebelle ! » Avant de passer à la suite, en reconnaissant une sorte d’échec (imagé par un bateau en mauvaise posture) Christophe Urios a tenu à désolidarisé les supporters du bilan de son équipe. « Si notre saison n’a pas été bonne, les supporters eux, ont été à la hauteur de leur réputation, j’en veux pour preuve ce déplacement à Bayonne où ils ont été incroyables comme ils ont pu l’être à chacune de nos rencontres au Michelin ».

Le tapis roulant, le micro-onde et Rambo …

Evacué le sentiment de déception, c’est avec une détermination bien visible que l’homme fort du rugby auvergnat aborde l’avenir, pendant qu’une illustration de Rambo apparait sur les écrans. « Je n’ai pas l’habitude de vivre une saison comme celle que j’ai vécue. Je peux vous le dire, j’ai le couteau entre les dents pour plein de choses et je suis totalement mobilisé pour la saison prochaine. » Pour orienter le changement, Christophe Urios a officialisé son recrutement, et son staff (voir l’article) « ce n’est pas un problème de personnes ou de compétences… c’est juste que je connais parfaitement ceux qui arrivent et j’ai envie de travailler avec eux ! » De la franchise ! 

 

Avec ses hommes, le fond va être modifié, « on doit repenser la structure de notre jeu mais aussi travailler sur les émotions, bâtir un collectif et des bases fortes. Un cadre, un esprit, de l’engagement, une notion de groupe, des joueurs qui évoluent à leur meilleur niveau… » Un plan clair mais il est encore un peu tôt pour afficher des ambitions précises selon le coach des Jaune et Bleu. « Je ne parlerai pas d’ambition, aujourd’hui, je ne la connais, pas. Être Clermont, aujourd’hui, ça ne suffit pas, les autres équipes avancent on ne peut pas se contenter de le regarder. Ce que je peux promettre c’est de la sueur, des larmes, du sang et de grands fou-rires et je peux vous garantir que les 4 derniers mois des grands fou-rires nous n’en avons pas eu beaucoup… Si on arrive à avoir tout cela, on pourra continuer d’avancer ». Prêt à repartir au combat !