Face au froid polaire qui entourait la cité clermontoise, les Jaune et Bleu ont trouvé le moyen de se réchauffer lors d’une solide et très rythmée séance en opposition. Renforcé par les Espoirs, comme Christophe Urios aime à le faire à quelques moments de la saison, le groupe auvergnat prépare avec détermination son déplacement dans le Béarn.

Ils étaient une petite cinquantaine de supporters à braver le froid glacial dans le brouillard givrant qui entourait le stade Marcel-Michelin pour la traditionnelle séance en opposition du mardi. Sur le terrain, ils étaient au moins aussi nombreux puisqu’en plus du groupe professionnel, Elvis Vermeulen et son staff avaient, avec eux, une équipe Espoirs complète pour alterner les oppositions et faire monter en intensité le rythme de la séance. Durant une petit heure, les Clermontois ont travaillé des situations de match dans une opposition en engagement pas très loin du total… Une de ces séances très intenses dont le coach Christophe Urios dispose avec parcimonie dans son calendrier de préparation. Avant le déplacement chez une équipe en pleine forme qui n’est jamais sortie du Top 6 depuis le début de la saison, le timing semble idéal pour se frotter à toutes les forces vives de l’ASM. « On avait besoin d’évacuer la déception de la semaine dernière à Gloucester. Parfois on peut sortir du match, parce que la préparation n’a pas été bonne ou qu’il se passe quelque chose mais là …c’est comme une panne de courant », explique le coach. « L’enchainement des blessures de Fritz et Baptiste nous a fait dérailler. Nous n’avons jamais été capables de récupérer le fil. C’est tout ce travail qu’il nous reste à faire. On a besoin de travailler sur la rudesse mentale. Il faut être plus forts dans les moments durs que tout le monde soit mieux connecté. » Plus que les munitions laissées aux Anglais, c’est l’attitude qui a déplu au coach clermontois. « On a le droit de perdre un ballon en touche, un ballon en mêlée, mais on ne peut pas abandonner comme nous l’avons fait sur la pelouse de Gloucester. Ça on n’a pas le droit ! » Christophe Urios ne remet pas tout en cause après ce match en Angleterre persuadé d’être sur « le bon chemin » mais l’impatience n’est pas loin. « Je veux que les choses aillent plus vite ». C’est dans ce contexte d’exigence que la séance en opposition s’est déroulée cet après-midi. Face à la fougue des Espoirs, les Jaune et Bleu ont travaillé la connexion défensive, leurs placements ou le timing de leurs déplacements autant de secteurs qui devront être parfaitement réglés pour aller se frotter aux joueurs de la Section qui sont intraitables au Hameau depuis le début de saison.

Le talonneur australien Folau Fainga’a qui était du déplacement en Angleterre (sans jouer) ne veut pas trop ressasser cette dernière fin de semaine. Il préfère se projeter sur les Béarnais qui se préparent à recevoir les Auvergnats dans un stade plein et prêt à s’offrir de belles fêtes… « il y a dans cette équipe pas mal de joueurs de classe mondiale comme Jack Maddock ou les frères Whitelock. Ce sera un match difficile face à une équipe qui figure parmi les bonnes écuries du championnat. On sait que la rencontre que nous avons perdue à domicile nous oblige à aller chercher des points à l’extérieur. Les joueurs ont été très déçus de ce match à Gloucester mais nous changeons de compétition et nous devons laisser ce match derrière nous et ne penser qu’à Pau. » On peut faire confiance au staff pour appuyer les propos du talonneur des Wallabies. D’ailleurs le retour sur le match de Coupe d’Europe a été très allégé « on préfère regarder devant et chercher de la clarté avec de grosses séances de travail comme nous venons de le faire cet après-midi » poursuit Christophe Urios. « Il faut que le groupe ait les idées claires. C’est comme ça que nous devons gagner notre confiance. Il y aura toujours des moments difficiles dans les matchs mais il ne faut pas que ceux-ci nous fassent sortir du match. C’est dans ces moments qu’il faut que nous soyons plus durs, plus forts, sans faire de fautes, des choses simples et bien faites… » De la simplicité et de l’efficacité, voilà le fil conducteur que les Auvergnats devront suivre pour rivaliser aux pieds des Pyrénées samedi après-midi.