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Le deuxième revers de la saison au Michelin a cruellement révélé le paradoxe de ce début de saison entre certains secteurs convaincants et d’autres plus inquiétants. Après quelques jours de digestion, les Jaune et Bleu repartent au combat avec la volonté de conserver l’état d’esprit qui les a fait revenir au contact et passer devant l’une des meilleures équipes du championnat en ayant une bonne quinzaine de points de retard, mais aussi avec la ferme intention de changer de mentalité dans le secteur défensif où ils doivent gagner en confiance collective. Ce sera tout l’enjeu de ce déplacement à Jean-Bouin chez un modèle du genre puisque le stade Français affiche la meilleure défense du championnat.

 

Comme l’ensemble de l’équipe Etienne Fourcade a eu du mal à digérer cette défaite face à l’UBB, avec en arrière-goût, cette sensation « de tout donner ». « Sur les 40 points bordelais, nous en donnons 33 ! La défense a été un vrai problème. On doit vite corriger collectivement pour éviter de se faire brècher comme nous l’avons été. » « Évidemment que c’est rageant », poursuit Sébastien Bézy qui sera capitaine ce week-end à Paris, « sur le match de Bordeaux, dès que nous avons mis des points, nous nous sommes mis en danger en suivant : soit en nous mettant à la faute sans qu’il y ait de danger soit en s’exposant en défense. Nous devons être plus patients, plus intelligents aussi. Nous ne pouvons pas prendre des points aussi facilement, il faut être plus appliqués pour pousser les équipes à travailler davantage pour scorer. » Derrière les paroles du demi-de-mêlée auvergnats les faits sont éloquents, Clermont possède la défense la plus perméable dans les 20 dernières minutes du match mais aussi la plus fragile du Top 14 lorsque les équipes adverses se présentent dans les 22 mètres de l’ASM. « On n’est pas assez durs ! » simplifie Christophe Urios. Alors pour inverser la tendance, le coach des Jaune et Bleu a adapté sa méthode cette semaine en « remettant de l’opposition ». « C’est toujours difficile de mettre beaucoup de contacts sur les semaines d’entraînement car on a tendance à toujours vouloir protéger les joueurs mais parfois c’est nécessaire de le faire. » Ainsi l’opposition a été plus musclée sur le terrain d’entrainement, les attitudes dans les zones de collision plus franches… « Parce que l’on doit retrouver le sens du sacrifice et la cohésion d’équipe qui fait la défense. Ce n’est pas un secteur qui demande beaucoup de talents, mais beaucoup de connexions, un état d’esprit, une identité. On a besoin de redonner confiance aux gars dans ce secteur, alors : on a réappris à plaquer. »
 

Le coach auvergnat sait que pour corriger ce secteur il faut d’abord régler « le problème de mentalité en redonnant l’envie de se sacrifier pour l’équipe, de faire des efforts et de souffrir ensemble. Quand la mentalité est là, collectivement, tout le monde se met sur la même page et le travail individuel suit. C’est notre travail à tout le staff d’amener les joueurs vers cela, vers cette atmosphère, cette cohésion et ce projet de jeu. » Face à des Parisiens, particulièrement efficaces dans ce secteur et parfois « imprévisibles » selon Christophe Urios, Clermont devra se montrer bien plus patient et froid que la semaine dernière. 
Pas question toutefois de jeter le bébé avec l’eau du bain comme s’en défend Sébastien Bézy « l’état d’esprit que nous avons eu face à l’UBB doit nous servir pour la suite de la saison ». « Il montre que nous sommes aussi capables de faire des choses extraordinaires » poursuit Etienne Fourcade. « On doit prendre confiance dans notre faculté à mettre les autres en danger », reprend Christophe Urios. « Ce n’était pas facile de revenir dans cette rencontre et les joueurs l’ont fait. On doit se servir de cela. On doit se convaincre que quand tout le monde travaille bien ensemble, cela fonctionne. » Cette confiance qui a probablement fait basculer le match face à l’UBB entre une équipe qui cumulait 5 victoires consécutives et l’ASM qui sortait de deux défaites doit changer de camp. En sortant individuellement du cadre au lieu de faire confiance au système, les Auvergnats ont donné le bâton pour se faire battre.

 

« Quand tu manques de confiance, tu manques de patience… » constate le coach avant de terminer la conférence de Presse en révélant un énigmatique « RESET » comme mot d’ordre de ce déplacement à Paris… Laissant à la libre interprétation collective cette « réinitialisation » espérée. On attendra la pelouse de Jean-Bouin pour en comprendre son application contextuelle.