Devant une trentaine de supporters toujours présents malgré un froid de canard, les hommes de Christophe Urios ont effectué leur séance en opposition afin de préparer la prochaine journée de Challenge Cup (samedi à 14 heures face aux Gallois des Scarlets). Les scenarii de fin de match sont dans le viseur du staff afin d’optimiser la gestion des dernières minutes : garder la tête froide… c’est de saison.

A froid, le retour sur la rencontre au Stade Français laisse un sentiment mitigé. A la fois, les Auvergnats auraient signé pour ramener 2 points de Jean-Bouin avant la rencontre, mais le sentiment de frustration d’avoir laissé filer les 4 points de la victoire est aussi réel. « Nous voulions durcir notre rugby », précise Julien Lairle, le coach des avants, « avoir une défense plus conquérante, plus dure… nous avons répondu à cela avec efficacité durant 78 minutes, puis nous avons cette fin de match où nous perdons le contrôle avec un ballon qui traîne par terre, une mêlée qui se fait pénaliser, et une mauvaise défense de maul… » La déception est encore présente mais elle ne masque pas la sensation d’être sur le bon chemin. « C’est important d’être capable de prendre des points en déplacement. Nous n’y sommes pas parvenus souvent. On avance, étape par étape, et cette compétition européenne sur laquelle nous basculons samedi doit nous aider à franchir de nouvelles étapes. » La gestion de ces fins de match et de ces 20 dernières minutes dont le staff parle avec insistance depuis de longues semaines en est une. « Les points que nous avons perdus dans cette période sont tout sauf anecdotiques. Parfois nous perdons le fil, parfois nous manquons de précision, parfois le banc n’arrive pas à impacter le collectif, on travaille dessus afin de maîtriser davantage ces situations. » Ainsi les Clermontois ont défini ensemble un lexique commun afin « d’être tous sur la même page » dans ces moments clés et les différents scénarii ont été répétés. Un travail méthodique afin d’avoir les bons automatismes et garder la tête froide lorsque la sirène s’apprête à retentir.
 

« On attend aussi à ce que les leaders passent devant car nous ne sommes pas sur le terrain. Ils doivent redoubler d’efficacité et de concentration dans ces périodes de pression » insiste Julien. Emmagasiner de la confiance car c’est bien ce facteur qui peut permettre de faire basculer les Auvergnats du bon côté dans cette deuxième partie de saison. Et la Challenge Cup doit permettre d’en gagner lors des deux semaines à venir avant de se déplacer à Castres à la fin du mois de janvier. « On doit réaliser une belle partie face aux Scarlets face à une équipe qui n’est pas facile à aborder, qui est efficace dans le désordre et assez imprévisible. Ce match doit s’inscrire dans la continuité du Stade Français dans la recherche de solidité et de constance avec une défense dure qui prend peu de points. » La Coupe d’Europe pourrait également permettre de relancer certains joueurs à l’image de Joris Jurand qui piaffe d’impatience après une blessure aux adducteurs. « Je suis content de retrouver le groupe et d’avoir des perspectives de reprise sur les prochaines semaines », se réjouit l’ailier ou arrière auteur de 3 essais en début de saison. « Là, j’ai juste envie d’être sur le terrain peu importe le poste… on verra comment la semaine et la suivante vont évoluer mais je n’ai qu’une envie retrouver le terrain car c’est ce qui me manque le plus. » Samedi face aux Gallois (à zéro point avant la troisième journée après deux défaites inaugurales dans ce début de compétition) qui n’ont plus le choix et devront prendre des risques pour forcer leur destin, les hommes de Christophe Urios voudront, au contraire, maîtriser le leur.

Sur le papier, la rencontre pourrait ainsi être particulièrement débridée et spectaculaire entre une équipe qui aime jouer dans le désordre et des Auvergnats qui voudront engranger de la confiance aussi bien défensivement qu’offensivement. Quel que soit le scénario de ce match comptant pour la troisième journée de Challenge Cup, les Auvergnats auront pour mission de refroidir les ardeurs galloises et réchauffer les cœurs Jaune et Bleu avant d’aller chercher leur qualification en Géorgie la semaine suivante.