Avant de préparer la bataille navale, stratégique et physique qui opposera les deux formations en quête du Top 6, les Clermontois ont dû faire face à de nombreux évènements sportifs et extra-sportifs qui les ont bousculés. Avec le retour au terrain, il est temps d’aller de l’avant, de montrer que l’équipe et le club ne baisseront pas les bras et sont prêts à repartir au combat … dès ce dimanche au bord de l’Atlantique où les Maritimes les attendent.
La troisième défaite de la saison à domicile face à Toulouse, l’incendie du CEP obligeant à une réorganisation générale des entraînements ou les débordements sur les réseaux sociaux… la semaine clermontoise a été tout sauf calme et réjouissante… Difficile de faire comme si de rien était pour les joueurs comme le confirme Thibaud Lanen. « On a pris un coup sur la tête c’est certain. Nous avons tous été touchés après la défaite face à Toulouse, la manière dont ils se sont nourris de nos erreurs et puis voir le CEP dans cet état… Maintenant, nous avons tous à cœur de remettre les crampons et de retourner sur le terrain. » « Les évènements font que nous devons être encore plus solidaires », poursuit Killian Tixeront. « Depuis le début de la semaine, nous nous resserrons en équipe et c’est de cela dont nous aurons besoin à la Rochelle à l’image de notre défense qui a manqué de connexions face à Toulouse après une bonne période … Il faut que nous retrouvions cette solidarité face à une équipe rochelaise qui va préparer un match très physique. Ce sera un gros rendez-vous avec les avants. » Face à l’équipe la plus efficace sur l’occupation et la possession les Clermontois savent que la cohésion dont ils feront preuve sera une clé importante de cette rencontre. « On va devoir s’accrocher », reprend le seconde ligne des Jaune et Bleu. « Ce sera un vrai match d’équipe où nous allons devoir rester unis » face à des Maritimes, comme eux, en course poursuite avec le wagon des six premiers du championnat.
Pas un rendez-vous de Rugby, un rendez-vous humain !
Bousculé comme ses joueurs, Christophe Urios le reconnait « Je ne pensais pas que nous pouvions vivre une semaine comme celle-là, entre la défaite face à Toulouse que nous n’avions pas vraiment dans notre plan de route, l’incendie du CEP et les attaques sur les réseaux sociaux…» Mais on connait le tempérament de l’homme fort du Rugby auvergnat, l’abattement a vite laissé place à la détermination. « C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de choses négatives et que rien n’est simple : mais il y a pire ! Cela va nous pousser à voir ce que nous voulons vraiment. Cela va nous pousser en dehors de notre zone de confort. J’entends depuis le début de la semaine « il n’y a plus ceci, il n’y a plus cela… » mais quand nous avons été champions avec Castres, nous n’avions rien de tout ce dont on me parle ! Cela nous demande de la solidarité. On doit se servir de tout cela pour être vexés et transformer cela en colère. J’ai envie de voir des joueurs en colère à la Rochelle. C’est peut-être le match le plus important de la saison. Ce ne sera pas un rendez-vous Rugby, ce sera un rendez-vous humain ! » Parce que le coach des Jaune et Bleu connait les vraies valeurs de notre sport et qu’il les utilise au quotidien depuis des années, il lui en faut encore davantage pour le fragiliser… « Nous ne sommes pas déconcentrés, pas impressionnés : nous sommes resserrés. Quand un de nous, ou le club est attaqué, nous faisons bloc ! » Les paroles de Christophe Urios résonnent avec les mots qui ont ciblé ses joueurs en début de semaine. « Je l’ai dit, les réseaux sociaux, ce n’est pas la vraie vie, dans leurs côtés négatifs, c’est la vie des sans-couil*** ! La vraie vie c’est celle que l’on vit aujourd’hui, celle qui nous met dans la difficulté et que nous allons affronter ensemble. Le reste ce n’est pas important, nous devons montrer que nous sommes plus forts que cela. Quoi qu’il se passe, quand un de nous ou l’ASM est attaqué, nous serons toujours plus forts ! »
Au-delà des enjeux sportifs, la pelouse du stade Marcel-Deflandre en dira beaucoup de l’état d’esprit des Jaune et Bleu au terme d’une semaine où rien n’a été facile mais dans laquelle il reste l’essentiel : les Hommes.
