Pour accéder à la finale de la Challenge Cup, les Clermontois se présenteront sans complexe face à l’armada des champions du monde sud-africains qui compose le XV des Sharks de Durban. Préparés à disputer un match frontal, engagé, âpre sur la ligne d’avantage face à une équipe de très haut-niveau, les hommes de Christophe Urios promettent de disputer chèrement le billet pour la finale de la compétition à Twickenham.

 

Bautista Delguy qui connait bien le jeu des Sud-africains pour les avoir rencontrés à de nombreuses reprises avec les Jaguares et les Pumas sait à quoi s’attendre sur la pelouse du Stoop. « Les Sharks ont un jeu très identitaire. Ils sont très costauds, pratiquent un rugby frontal avec beaucoup d’agressivité. Nous allons avoir besoin d’une défense très efficace pour les empêcher d’avancer sur la ligne d’avantage. » Pour se préparer de la meilleure des manières, les Auvergnats ont rapidement tourné la page du Top 14 malgré la belle victoire face au Stade Français. « La compétition est très différente. Nous sommes sur un match à élimination directe. Les demi-finales sont des matchs complètement à part ».  « On se prépare forcément à un match très difficile » prévient Fritz Lee, le capitaine Jaune et Bleu. « Les Sharks sont très costauds, ils ont des champions du monde … mais nous aussi nous sommes solides. Le match passera par les deux paquets d’avants, les collisions dans les zones d’affrontement. Nous savons qu’un grand rendez-vous nous attend, alors nous devons avoir confiance en nous et en notre rugby » car Clermont n’est pas là par hasard comme le rappelle Christophe Urios. « Notre parcours européen a été bien mené. Nous avons eu un couac à Gloucester qui fait que nous ne recevons pas la demi-finale demain mais le reste est solide avec de la maîtrise en Géorgie dans un déplacement pas facile et deux matchs éliminatoires assez convaincants et construits ».

Devant des Sharks qui ont bien moins joué que les Auvergnats à ce stade de la saison, la fraicheur ne semble pas être un facteur déterminant pour le coach clermontois. « Ils ont eu une longue coupure après la Coupe du Monde, puis ont joué principalement les matchs à domicile mais sincèrement je ne pense pas que cela soit ce qui va faire pencher le match d’un côté ou de l’autre. L’entame de match sera à mon sens plus révélatrice car les Sharks, à l’image du rugby sud-africains, veulent imposer leur rugby, dominer les débats à travers l’affrontement, les collisions. Ils ressemblent assez à une équipe de Top 14, avec un gros paquet d’avants, un jeu sur la ligne d’avantage, une charnière qui prend des initiatives et la possibilité d’aller jouer sur les extérieurs. » Comme ils l’ont affirmé depuis plusieurs semaines, les Sharks veulent sauver leur saison en allant chercher ce titre (et le billet pour la Champion Cup). « On se ressemble un peu », constate Christophe Urios. « Ils se sont donnés une mission pour cette fin de saison. » Comme dans ce genre de rencontres, il faudra probablement aller chercher autre-chose que le physique, la stratégie et même la technique sur la pelouse du Stoop. Et c’est à travers les sentiments, la passion que s’orienteront les Auvergnats pour aller bonifier ces petites choses qui font la différence lors des matchs éliminatoire. Bautista Delguy qui vit pleinement les matchs à l’image de sa célébration avec le public après son essai face à Paris possède cette grinta communicative. « Je suis comme ça ! Je joue avec beaucoup de passion et d’amour pour ce sport et le maillot de l’ASM. Je donne tout pour ce club. » « On a besoin de mecs comme ça » savoure Christophe Urios. « Nous avons la chance d’avoir un public passionné, on est là pour leur transmettre ces émotions, cette joie. Pour cette demi-finale, nous devons refuser de subir. J’ai besoin de mecs qui sortent du cadre, sur un gros plaquage, sur une grosse percussion. Ce que j’appelle être un rebelle. On doit refuser de subir les évènements : les imposer. »
Le plan de route est tracé pour le voyage à Londres…