Face à la dynamique de l’USAP et la furia d’Aimé Giral, les Jaune et Bleu devront exulter leurs vertus collectives afin de se donner une chance de coller aux objectifs de cette fin de saison. Avec 20 points à distribuer, un Top 14 toujours aussi serré et des incertitudes à tous les étages : tous les points seront au prix du « sang » et valent désormais de l’« or ».

Les Clermontois ont aménagé une semaine particulière afin d’aller chercher de la fraîcheur avant de se frotter au feu d’Aimé Giral. « Les deux jours que nous avons eu en début de semaine nous ont fait du bien pour tourner la page et basculer sur cette fin de saison où nous avons encore des choses à jouer », commente Baptiste Jauneau qui sera capitaine pour ce déplacement à l’USAP. « Le président nous a mis l’ambition du Top 8. Nous savons que cela va passer par le collectif. Nous devons toujours rester « une équipe » de la première à la 80ème minute du match, surtout dans un contexte comme celui qui nous attend à Perpignan, face à un groupe en pleine confiance ». Clermont devra s’appuyer sur les bonnes prestations face au Stade Français et aux Sharks même si quelques changements interviendront pour ce déplacement en Catalogne. « Cela fait partie de la saison mais cela ne doit pas affecter ce que nous sommes sur le terrain. Il faut être dans la même disposition que les dernières semaines : regarder tous dans la même direction avec le même but. » Peceli Yato, étincelant la semaine dernière, sait que la couleur de cette fin de saison repose en partie sur la faculté de son équipe à installer de la constance. « Face aux Sharks et au Stade Français, nous avons élevé notre niveau et nos exigences. Il ne faut plus que cela redescende, on doit arrêter de faire toujours de la réaction. Il faut jouer en équipe, montrer notre caractère, être agressifs et intenses » : Aller chercher l’USAP sur ces points forts que sont l’orgueil et la fierté, dans un contexte qui sera bouillant et acquis à la cause des locaux.

Le coach des Jaune et Bleu, Christophe Urios, sait que la cohésion de son équipe sera l’une des clés de cette 23ème journée de Top14. « Nous sommes bien placés pour savoir que quand certaines équipes font tourner, elles sont capables d’aller chercher encore plus de cohésion et d’être encore plus fortes. Nous, à chaque fois que nous avons fait bouger les lignes pour x raisons, … nous n’avons plus été une équipe ». Ce sera le premier défi de ses hommes avant d’aller sur le terrain du « caractère » où, là encore, ils trouveront du répondant chez les « sang et or » complètement relancés depuis le début de l’année et projetés vers une fin de saison où ils se sont offert le droit de rêver au Top 6. « L’USAP est une équipe qui cherche le KO sur le terrain », analyse le coach clermontois. « Par leur vitesse, leur dimension physique, ils cherchent à faire plier leurs adversaires. Avoir du caractère : c’est refuser de subir, notamment au niveau de notre défense. » Mais la principale préoccupation auvergnate sera de sortir « des étiquettes ». « Il faut que nous soyons des gagnants ! Franchement, je commence à en avoir marre d’avoir cette image là, avec des titres dans les journaux : « à la fin c’est Clermont qui perd ». Christophe Urios ne le supporte plus : « Nous n’avons pas assez cette culture de la gagne, cette rage de vaincre. Bien sûr nous l’avons parfois mais pas assez régulièrement et au moment de faire basculer les choses on se rate… C’est aussi un match pour cela, pour montrer que nous n’acceptons pas cette image qu’on nous colle » « Maintenant, il reste 4 matchs, 20 points à distribuer. Tout peut arriver d’un côté comme de l’autre. C’est un bon rendez-vous à Aimé-Giral. » L’objectif annoncé du Top 8 (offrant une place en Champions Cup pour la saison prochaine) était une évidence pour l’entraineur clermontois. « Nous avions besoin de nous fixer un nouveau point vers lequel tout le monde doit converger. Ce n’est pas la fin de saison, ce ne sont pas les vacances ! Il reste 4 matchs et 20 points à distribuer. » Dans ce long pont du mois de mai, les Auvergnats ne partent pas en villégiature dans les Pyrénées-Orientales mais en mission.