Cette devise datant du moyen âge que l’on attribue à l’argentier de Charles VII a passé le temps sans prendre une ride. Elle pourrait tout aussi bien illustrer la remontada offerte par les hommes de Jono Gibbes après une première mi-temps évasive face aux Stormers que la bataille des Midlands qui attend les Jaune et Bleu dans l’antre des Tigers d’où ils n’ont à ce jour jamais réussi à ramener la moindre victoire. Dans le sport et à fortiori dans le Rugby « rien n’est impossible » si l’on y met le courage et la détermination…

A la mi-temps de la rencontre face aux Sud-Africains, il faut avouer que l’ambition européenne des Jaune et Bleu avait pris un petit coup dans les carreaux tant la domination des Stormers semblait régner au Michelin. Oui mais ça c’était avant… avant que les Auvergnats « soient capables d’identifier leurs erreurs et de réagir rapidement » commente Davit Zirakashvili, chargé de la mêlée de l’ASM. L’envie affichée lors du second acte a immédiatement inversé les pôles de domination et mis sur les Stormers un gros coup de clim qui a gelé net le jeu et le tableau d’affichage des Sud-Africains pris dans une tempête qui a fini par les emporter. En empochant cette victoire précieuse, les Clermontois se sont lancés dans cette compétition et quand on y a pris goût difficile de ne pas la jouer à fond comme le laisse entendre Davit Zirakashvili. « Cette compétition est importante pour le club et ce qu’il s’est passé, la semaine dernière, doit nous permettre de développer encore collectif. Si on joue toutes les équipes avec l’envie et la détermination que nous avons affichées en deuxième mi-temps, nous pouvons aller loin. » Difficile alors de faire un choix entre le déplacement à Leicester et le triptyque de Top 14 qui attend les Auvergnats (Brive-Toulouse-Perpignan) dans les prochaines semaines… Faut-il privilégier la continuité au risque de perdre des joueurs ou utiliser ce match dans les Midlands pour relancer la concurrence dans le groupe en partageant le temps de jeu ? La composition de vendredi donnera un début une réponse à moins que Dato ne l’évente « Sans envie, nous n’avons rien à faire à Leicester. Dans le contexte que nous allons retrouver à Welford Road, il faut avoir l’envie de se faire mal et de rivaliser avec une équipe qui a le combat encré dans son histoire. »  

Si l’on arrive à comprendre que l’on est arrivé à faire quelque chose de bien en seconde période, on peut surprendre les Anglais ! 

Davit Zirakashvili

Ce déplacement aura le parfum des grands matches face au champion d’Angleterre en titre, le genre de rencontres pour lesquelles Bautista Delguy a rejoint l’Auvergne. « Ce sera mon premier match de Champions Cup, c’est pour ces moments que j’ai voulu joué à Clermont. Nous nous préparons à un match très difficile dans des conditions qui ne seront pas simples » (la météo prévoit entre zéro et trois degrés avec une humidité bien britannique à cette période de l’année). Pas vraiment un match pour les ailiers mais une rencontre que l’Argentin attend pourtant avec impatience. « Nous avons vu que c’est une équipe qui est très organisée autour de la touche et très performante dans les mauls et le jeu au sol. Il faut s’attendre à recevoir beaucoup de jeu au pied, les Tigers l’utilisent énormément pour mettre de la pression sur leurs adversaires. »  Une analyse que partage son compatriote Tomas Lavanini qui connait mieux que personne l’attachement historique des Tigers aux valeurs de combat pour avoir porté le maillot de Leicester durant 2 saisons. « Le combat et le jeu d’avant font partie de la culture des Tigers. Si l’on veut faire un résultat là-bas, il faudra être efficace au niveau de notre conquête et sur les ballons portés aussi bien offensivement que défensivement ». « L’état d’esprit des Tigers est illustré par le comportement de leur mêlée, analyse Davit Zirakashvili. Si parfois on peut jouer face à des équipes qui laissent plus ou moins le ballon aux adversaires en concentrant leurs efforts sur la phase défensive suivante, les Tigers sont toujours dans le combat. Rien n’est laissé facilement, toutes les mêlées sont disputées, dès qu’ils le peuvent, ils mettent la pression sur leurs adversaires et ne comptent pas leurs efforts. » Pour rivaliser, Clermont devra, dès le début de la rencontre positionner le curseur « combat » à ce niveau-là pour espérer bousculer une équipe de Leicester qui vient de lancer sa Champions Cup par une victoire chez les Ospreys  (17-23) et qui reste sur un sans-faute à domicile face à Clermont (4 matchs en 2005, 2009, 2011 et 2022 / 4 victoires). A cœur vaillant rien d’impossible !