
La France a une place toute particulière dans le cœur des Géorgiens. La présidente Salomé Zourabichvilli est une ancienne diplomate française qui incarne le changement et l'aspiration à une intégration plus étroite avec l'Union européenne. Pour comprendre la place de la France dans le Caucase : petite visite à l’ambassade de Tbilissi où la venue de l’ASM Clermont Auvergne est une belle opportunité d’expliquer que les deux pays marchent main dans la main.

Nous rencontrons Richard Requena, chargé d'affaires, qui entend parler « rugby » dans ses fonctions mais aussi dans son environnement personnel puisque son propriétaire à un nom qui qui ne laisse aucun Auvergnat indifférent : Davit Zirakashvili… le monde est petit. Il nous explique la relation particulière entre les deux pays. « Si l’on remonte un peu dans l’Histoire, la première république de Géorgie a trouvé refuge en France en 1921 lorsque les Bolchéviques ont envahi le pays. Les principaux dirigeants politiques se sont retrouvés à Leuville-sur-Orge, dans l’Essonne, où il existe un important ancrage géorgien. Depuis cette époque, les deux pays sont restés très proches. Si l’on revient à des choses plus contemporaines, la présidente actuelle de la Géorgie, Salomé Zourabichvilli est une ancienne diplomate française, le premier ministre est parfaitement francophone puisqu’il a fait une partie de ses études à la Sorbonne. La relation bilatérale entre les deux pays est très bonne avec un dialogue politique régulier. La France a soutenu le statut de candidat à l’union européenne que la Géorgie a obtenu en décembre dernier. C’est un nouveau pas vers le rapprochement avec l’Union européenne. »
« Un tourisme en pleine croissance »
Aujourd’hui environ 500 ressortissants français sont inscrits au consulat mais on peut estimer que 700/800 français vivent à l’année en Géorgie. Il faut aussi considérer les flux touristiques qui sont de plus en plus importants puisqu’en 2023 la Géorgie a accueilli 4,6 Millions de touristes du monde entier (soit plus que la population géorgienne estimée autour de 3,7 M) et sont en croissance constante avec des connexions aériennes de plus en plus nombreuses. Cela devient une part non négligeable de l’économie géorgienne.

Dans ce contexte d’ouverture, l’orientation euro-atlantique est inscrite dans la constitution de la Géorgie et les efforts de la présidente pour un rapprochement avec l’Union européenne et l’Otan passent par des réformes ambitieuses visant à renforcer l'État de droit, à moderniser l'économie et à promouvoir la transparence. Ces efforts sont non seulement cruciaux pour répondre aux critères d'adhésion, mais ils renforcent également la stabilité et le développement durable de la Géorgie. « La feuille de route a été donné par Bruxelles pour juger des progrès de la Géorgie envers son adhésion à l’Union européenne. C’est un processus long mais bien engagé. » En attendant, les diplomates français installés en Géorgie se réjouissent de l’arrivée historique des Auvergnats pour cette rencontre de Coupe d’Europe. « Tout ce qui renforce les liens entre la France et la Géorgie est accueilli comme une bonne nouvelle. Le sport est, d’autant plus lors de cette année olympique, un axe majeur de renforcement de la coopération. Voir autant de supporters français en Géorgie ne peut que nous rendre heureux. Nous sommes certains qu’ils apprécieront le pays où le rugby est un sport majeur. »
L’ambassade de France, toute heureuse d’accueillir ses ressortissants, a mis les petits plats dans les grands pour la venue des Auvergnats puisque pour leur entrainement, vendredi, avant le match au Mikheil Meskhi Stadium elle a convié une centaine d’élèves du lycée français de Tbilissi ainsi que des élèves d’une école géorgienne à venir rencontrer les Jaune et Bleu. Quelques supporters de plus, sans compter le personnel de l’ambassade qui a coché cette date depuis quelques temps.