Les filles de l’ASM Romagnat n’ont pas tremblé en demi-finale face au Stade Toulousain récitant un rugby parfaitement maîtrisé derrière une conquête souveraine, un jeu au pied efficace et une défense de fer. Ce mercredi, c’est en toute tranquillité, qu’elles préparaient leur finale face aux tenantes du titre bordelaises. Un nouveau défi à la hauteur du vécu de ce groupe dont le collectif ne cesse d’impressionner. Aucun doute : elles seront prêtes à tout donner…les unes pour les autres.
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Le quart face à Grenoble (au Michelin) avait donné le ton des phases finales. La demie sur la pelouse d’Ernest Wallon a confirmé cette impression de maîtrise comme le confirme Vincent Fargeas, co-entraineur avec Fabrice Ribeyrolles. « C’est une vraie satisfaction cette année. Après la demi-finale face à Blagnac, la saison dernière, où nous n’avions pas été capables de jouer notre rugby, nous avions à cœur d’être plus appliquées et en phase avec nos convictions cette saison. » Les Romagnatoises ont ainsi respecté leur plan de jeu de façon chirurgicale face aux Toulousaines signant une victoire autoritaire qui leur ouvre les portes de la finale qu’elles retrouvent 3 saisons après leur titre (en 2021). « Pour avoir plus de clarté, nous avons beaucoup plus impliqué les filles dans la stratégie, les retours vidéo, etc… » précise Vincent. « Nous sommes vraiment dans le partage et cela se retrouve sur le terrain. On sait ce que nous voulons faire, les filles adhèrent et ça fonctionne. Il y a moins de fébrilité, beaucoup de solidarité et toujours ce gout de l’effort. » Manon Guerrhit, la droitière qui a fait vivre une supplice aux Toulousaines est l’une des historiques de ce groupe de Filles. Elle revient avec beaucoup d’humilité et le sentiment du devoir (pas encore tout à fait) accompli sur la demi-finale. « Nous l’avions bien préparée et nous avons réalisé un match très abouti. Avec l’expérience, il faut croire que l’on aime bien les situations où nous sommes outsiders. » Ce sera, sur le papier, toujours le cas samedi à Bourgoin face à une équipe Bordelaise, championne en titre et constellée d’internationales. « Les Girondines ne sont pas en finale pour rien », confirme Manon. « Elles sont très complètes et peuvent être dangereuses dans toutes les zones du terrain. Il nous faudra, à nouveau une grosse solidarité défensive, du pragmatisme en étant capables de prendre tous les points qui se présenteront car les occasions seront probablement rares. On sait qu’il faudra rester fidèles à ce que nous savons faire. » « La première opposition nous avait mis en difficulté en mêlée mais nous avions mis des choses en place dans le jeu qui les avaient fait douter », poursuit le coach des Filles. « Le deuxième match : elles ont été très fortes défensivement en mettant une très grosse pression. Nous avions réagi au niveau de la conquête. Il faudra que nous soyons irréprochables sur notre défense, irréprochables sur notre discipline. Les Bordelaises punissent toutes les fautes adverses. Il faudra en commettre peu. » Les deux matchs avaient été serrés, pas de raison de croire que celui-ci soit différent. « On sait que si on passe les vagues offensives qu’elles imposent … nous aurons notre mot à dire ».

Nous avons toujours été les petits mais la force des Filles a toujours été d’être au milieu des grandes. 

Vincent Fargeas, entraineur des avants

Des certitudes qui reposent sur un collectif que rien ne semble ébranler comme s’en émerveille encore et toujours Vincent « Elles ne tremblent pas ! Le Challenge était énorme à Toulouse, la semaine dernière, et on n’a pas senti de poids particulier. Elles avaient juste envie de relever le défi. Ce sera dans la même logique que nous allons nous présenter à Pierre-Rajon samedi. Nous voulons, elles veulent, faire un truc extraordinaire, on ne va pas douter ». Et Bordeaux aura beau aligner une équipe avec des Tricolores dans toutes les lignes, les Auvergnates sont prêtes à rivaliser comme le confirme Manon. « C’est un défi que l’on aime bien. Notre force n’est pas individuelle, elle est collective. A tous les postes, il y aura des défis mais chacune va se faire un honneur de le relever pour l’équipe, les unes pour les autres. » Manon fait partie des filles qui ont construit ce groupe et l’ont fait grandir depuis le titre en 2016, l’accession dans l’élite la saison suivante et le bouclier en 2021. Elle sait que ce groupe est unique. « J’ai l’impression que je suis arrivée hier mais cela fait maintenant plus de 10 ans que cela dure. J’ai connu beaucoup de choses et je pense que je suis aussi capable d’apporter aux autres filles, notamment de la sérénité et une transmission de ce vécu qui fait que le groupe est solidaire. » C’est même plus que cela pour la droitière des Jaune et Bleu, incroyable de constance depuis des saisons. « En fait, c’est plus de la complicité qui unit les filles et cela se ressent sur le terrain. Et pour cette finale, nous n’allons rien changer parce que c’est ce que nous sommes. Ce sont des liens que nous avons créé depuis des années à travers le travail et le vécu de ce groupe. C’est ça qui nous fait serrer les coudes et nous pousse dans les moments où ce n’est pas facile. On joue chaque saison des phases finales, l’expérience nous a appris à gérer ces moments-là ». Vincent, qui avec Fabrice sont les architectes de ce groupe aux valeurs profondes, ne fait que confirmer. « Nous nous sommes construits comme cela : sur le travail, les efforts collectifs, une vraie sincérité et le partage d’un vécu commun. Même les Filles qui sont arrivées après semblent partager cela. Nous avons toujours été les petits mais la force des filles a toujours été d’être au milieu des grandes. Sans porter un costume qui n’est pas le nôtre, nous assumons notre place. » Même face à un grand Bordeaux, les filles de l’ASM Romagnat ne trembleront pas samedi en Finale du championnat. Leur saison est déjà très belle, elles peuvent la rendre superbe…