Le Top 14 est une énorme machine qui avance inlassablement vers le mois de juin remettant, chaque semaine, en question les ambitions des participants. Après 8 journées, une victoire sépare le 5^ème (Toulon, 19 pts) du 13^ème (Perpignan, 14 pts). La pression est constante et ne permet pas de se morfondre dans la frustration ou les regrets. Ainsi, après un nouveau voyage à vide les Clermontois ont du évacuer. « Forcément après une défaite comme celle-là on a un sentiment amer en bouche, confirme Killian Tixeront, maintenant il faut passer à autre chose car nous avons à cœur de bien recevoir Bordeaux, samedi dans un Michelin qui sera plein. » « On a soldé le match lundi », poursuit Julien Laïrle « mais il ne faut pas oublier la piètre performance de ce week-end pour rapidement corriger le tir. » « On a dix minutes cohérentes mais sans efficacité puis une mêlée à 5 mètres qui leur redonne beaucoup de confiance », poursuit l’entraineur des avants. « Au fil du match on fait trop d’erreurs et on encaisse des essais faciles à zéro passe, des plaquages manqués. On donne trop a mangé à des équipes en manque de confiance. » Bordeaux ne sera pas de celles-ci, samedi sur la pelouse du Michelin puisque les Girondins « marchent sur le Top 14 » selon Julien et se présenteront avec la meilleure attaque du championnat ainsi qu’une série en cours de 4 matchs sans défaite face aux Jaune et Bleu … « Un beau défi à relever » pour la stopper. « Il faut que cela nous excite. On doit se resserrer sur nos forces. Nous sommes capables d’être forts sur la ligne d’avantage, d’avoir des avants qui dominent. Il faut avoir de la consistance dans notre jeu. On ne peut pas faire les montagnes russes comme ça. C’est ce que l’on met dans le maillot qui règle beaucoup de problèmes ». 

Et peu importe la composition des Bordelais qui sera impactée par le nombre de joueurs relâchés (ou pas) par le XV de France en fin de semaine, comme l’affirme Killian Tixeront « Notre plus gros problème est nous-mêmes alors on ne se préoccupe pas de savoir quels seront les joueurs de l’UBB alignés face à nous ». Mis en difficulté par de nombreuses erreurs défensives sur la pelouse parisienne, les Auvergnats devront durcir leur jeu et monter le niveau d’exigence pour contenir les flèches girondines. « Prendre des points sur juste des plaquages manqués c’est rageant » soupire Julien Laïrle. « On prend des interceptions sur tous nos matchs, là on prend un essai sur une animation en touche avec zéro passe… Nous avons besoin de trouver des connexions et d’être plus en éveil. On a besoin aussi de retrouver de bons plaquages, pas des blocages ou d’arrachages juste faire tomber les mecs… » Killian Tixeront qui fut, lui exemplaire à Paris avec 20 plaquages réussis (sur 20 tentés) éclaire sur les paramètres à maitriser dans ce secteur. « Beaucoup de choses peuvent faire rater un plaquage : la fatigue après un enchaînement de tâches, la technique, le placement, la connexion avec nos coéquipiers. Il faut avoir une bonne communication entre nous pour contrôler les espaces, la connexion est et sera primordiale face à Bordeaux. »

En recevant le vice-champion de France en titre dans un Michelin plein, l’affiche est belle pour terminer ce premier bloc de 9 matchs. Est-ce aussi l’occasion d’envoyer un message face à la meilleure attaque du Top 14 ? Julien Laïrle, en toute humilité coupe court… « Le plus important des messages est celui que nous sommes capables de nous envoyer à nous-mêmes ! »