Leader incontesté du Top 14, le Stade Toulousain sera au menu du nouvel an des Clermontois (dimanche à 21 heures au Michelin). Un rendez-vous habituel de la nouvelle année auvergnate et un véritable tournant dans une saison où les Jaune et Bleu doivent se relancer face à la meilleure équipe de la saison qui ne s’est inclinée qu’à 3 reprises cette saison.

Avec 7 points d’avance sur leurs poursuivants (Parisiens), les hommes d’Ugo Mola se sont construits un petit matelas lors de la phase aller (ne perdant qu’à 3 reprises Pau, Bayonne et Lyon). Sereins, ils possèdent 13 points d’avance sur le 7ème (Bordeaux) soit 3 de plus que la marge qui sépare leur dauphin (Paris, 37 pts), du 11ème du championnat (Pau, 27 pts). Suffisant pour voir venir dans un championnat plus serré et indécis que jamais dans lequel ils sont, pour l’instant, les seuls à s’être détachés. Une avance qu’ils ont avant tout bâtie sur leur solidité à domicile (ils font partie des 3 équipes invaincues avec Bayonne et Castres et sont ceux qui ont pris le plus de points à domicile 30 sur 35 possibles) mais aussi grâce à 3 succès à l’extérieur à Bordeaux (25-26), Montpellier (17-19) et Brive (7 à 45). Un tableau de chasse qui impose le respect tout autant que leur effectif qui compte 26 internationaux ! 17 tricolores (Aldegheri, Baille, Neti, Mauvaka, Marchand, Flament, Cros, Jelonch, Tolofua, Dupont, NTamack, Guitoune, Barassi, Lebel, Retière, Jaminet et Ramos) auxquels s’ajoutent Ainu’u (USA), Faumunia (Nouvelle-Zélande), Arnold (Australie), Elstadt (Afrique du Sud), Willis (Angleterre), Nanai-Williams (Samoa), Chocobares et Mallia (Argentine) et Capuozzzo (Italie). Même si certains d’entre-eux sont annoncés en vacances (Ntamack, Lebel et Mauvaka) blessés (Willis, Capuozzo, Cros…) ou suspendu (Ramos) personne ne pourra parler d’équipe Bis dimanche au Michelin, au regard de la pléiade de talents qui compose l’effectif haut-garonnais.

Une défense de fer et de jambes de feu !

On sait depuis toujours cette équipe toulousaine parfaitement à l’aise sur les ballons de récupération et le jeu déstructuré (ils sont toujours les plus performants du championnat avec déjà 9 essais inscrits sur turnover) mais depuis leur retour au plus haut niveau (champion de France en 2019 et 2021, champion d’Europe en 2021) les Rouge et Noir ont retrouvé une conquête quasi parfaite (meilleure mêlée du Top 14 avec plus de 91% de ballons exploités), une discipline exemplaire (meilleure défense avec moins de 10 fautes/match), l’un des meilleurs taux de réussite de leurs buteurs (82.1%) et une défense de fer aussi structurée qu’efficace avec seulement 214 points encaissés cette saison (16 pts / match en moyenne). Ces indicateurs (conquête / défense/ discipline et réussite des buteurs) où ils excellent expliquent leur niveau de performance à Ernest-Wallon et à l’extérieur. A ce tableau déjà flatteur comment ne pas évoquer le phénomène Dupont. Si les Toulousains sont bien loin de la dépendance à leur demi-de-mêlée tant leur effectif est bourré de talents, difficile de croire au hasard si l’on compare les titularisations du demi-de-mêlée toulousain et les victoires. En effet, (que ce soit d’ailleurs avec Toulouse ou en Equipe de France) Antoine Dupont a remporté chacune des 11 rencontres qu’il a débuté cette saison. Lorsque Toulouse a perdu cette saison : il n’était pas sur la feuille de match à Bayonne et Lyon et n’a joué que les 30 dernières minutes à Pau…

Souvent indécises (pas plus de 10 points d’écart depuis 7 ans entre les deux équipes) et de haut niveau, les rencontres entre Clermontois et Toulousains font vibrer les spectateurs depuis plusieurs générations. Comme toujours, le Michelin sera plein pour ce choc (déjà près de 18 000 places vendues) et même si Toulouse aura la faveur de la plupart des statistiques (voir plus haut), les Auvergnats défendront de tout leur cœur la dernière : Toulouse ne s’est pas imposé en championnat au Michelin depuis 20 ans et un match de Play-Off remporté 13-16 en mai 2002. La seule résolution auvergnate sera de poursuivre la série une année de plus…