Ce matin après avoir annoncé la mise à l’écart de Jono Gibbes, le président clermontois s’est longuement exprimé sur sa décision et les raisons qui l’ont poussées à se séparer de son entraineur. Extraits…

« Nous sommes à un moment important de l’histoire du club. Jono était un entraineur particulier pour moi. C’était la première personne que je suis allé chercher à la Rochelle et au-delà de la liaison qu’il peut y avoir entre un entraineur et un président, il y avait entre nous une relation d’Hommes et de confiance. J’ai eu une vie professionnelle assez fournie, c’est surement la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre dans ma carrière ! Ce n’est pas simplement la mise à l’écart de ses fonctions d’entraineur, c’est aussi une relation personnelle qu’il faut prendre en compte. Dans notre communiqué nous avons été assez clairs et nous avions été assez clairs avec Jono lorsque nous avions établi, ensemble, les ambitions du club pour cette année et les suivantes. Nous ne pouvions pas nous contenter d’être comme l’année précédente dans le milieu du tableau, cela pose pour tout le monde un certain nombre d’exigences, pour les joueurs, pour l’entraineur et aussi pour le président. Cette ambition étant posée, nous ne retrouvons en décembre avec Jono en se disant que le mois de décembre sera clef ! De façon très claire, nous ciblons, ensemble, un certain nombre de matches, Brive Toulouse… A partir de là, nous échangeons avec Jono en toute confiance avec la volonté de voir un « avant et un après » car notre prestation n’est pas au niveau de ce que nous souhaitons. Les matches qui ont suivi : Perpignan et Leicester ne nous ont pas apporté les réponses souhaitées. Quand on est président et que nous avons les ambitions que nous avons pour ce club, la question est de savoir si nous pouvons avoir une réaction ou s’il faut un électrochoc car nous voulons toujours conserver cette ambition. J’assume la décision que j’ai prise de retirer la responsabilité de l’équipe à Jono Gibbes parce que je partais du principe que notre capacité de réaction ne pourrait pas se faire dans le laps de temps réduit qu’il nous reste pour réagir. On peut toujours se demander si c’est juste ou injuste. A ce niveau-là c’est souvent l’entraineur qui est au centre des discussions. Je peux vous dire que j’ai vu les joueurs ce matin et le message que j’ai passé est que tout le monde doit se remettre en questions au club. Cette remise en questions, je la vis moi-même chaque jour et je suis prêt à l’assumer en fonction des ambitions que j’ai affichées en début de saison. Mais le staff et les joueurs doivent aussi se remettre en questions et assumer leurs responsabilités et cela dès cette semaine au Cap. Jared Payne sera sur ce match là l’entraineur principal. Cela dit, nous voulons, dans les jours qui viennent, pouvoir présenter le nouvel entraineur de l’ASM Clermont Auvergne. Je ne suis pas devant vous avec un nom, Jono mérite mieux que cela pour tout ce qu’il a apporté au club depuis son arrivée. Il nous a amené beaucoup dans sa précision, dans sa technicité au niveau de l’équipe. Lorsque j’échange avec les joueurs, je mesure qu’il avait un impact important sur le groupe mais la question de fond à la fin : c’est le club ! Et la question de fond ce sont les ambitions et c’est ce qui m’a amené, après de nombreux échanges, en particulier avec mon Conseil d’Administration, à prendre cette décision difficile qui pour moi était nécessaire.

Les clubs vivent avec des histoires d’Hommes, on a tous en tête le duo que formait Vern Cotter et René Fontes, ou celui de Franck Azéma avec Eric de Cromières et je peux vous dire que depuis deux ans, dans mon esprit, il existait le duo entre Jono et moi-même. Aujourd’hui, il n’existe plus et en tant que président cela me touche car notre relation a été forte 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Je suis convaincu que c’est la bonne décision, mais ce n’est pas une décision facile. »