La formulation est de la bouche même de Philippe Saint-André après le déplacement à Jean-Bouin où ses hommes ont enchainé une quatrième défaite de rang, plongeant du Top 6, au mois de janvier, à la dixième place aujourd’hui. Pas encore alarmant à équidistance de la sixième place et de celle de barragiste mais certainement préoccupant avant de recevoir des Auvergnats qui, comme eux, aspirent à mieux.

 

Les Clermontois sont bien placés pour savoir que les saisons « post-titre » ne sont pas les plus faciles à gérer car au-delà du nombre de matches et de l’énergie qu’il faut déployer pour aller soulever le graal, les champions doivent, une fois la fête terminée, chercher une nouvelle motivation pour repartir de l’avant. Cette gueule de bois, ils l’avaient pourtant bien gérée sur le premier bloc puisque les Héraultais sont longtemps restés dans le bon wagon, jusqu’à ce que les blessures viennent compliquer la situation. La grosse conquête et la solide défense qui ont fait décrocher le premier titre de l’Histoire du club, l’an dernier, se sont progressivement morcelés fragilisant les hommes de Philippe Saint-André à l’extérieur et aussi à domicile où Toulouse, Lyon et Toulon se sont déjà imposés cette saison. Une bonne dizaine de points laissés en route qui manquent aujourd’hui aux Montpellierains qui doivent impérativement sortir de cette spirale négative de quatre défaites consécutives en championnat pour espérer encore défendre leur bout de bois cette saison. Le resserrement du championnat (la 6ème place n’est qu’à 10 points devant et personne excepté peut-être le Stade Toulousain n’est à ce jour certain de jouer les phases finales qui pourraient se disputer autour des 68-70 points) ainsi que le retour imminent de leur puissant perforateur (le meilleur du Top 14 avec 250 courses et 1300 mètres gagnés et 66 plaquages cassés), Zac Mercer (sorti sur civière après un gros choc face à Lyon) sont des raisons d’espérer tout comme le retour à la compétition, la semaine dernière, de leur jeune et talentueux demi-de-mêlée, Léo Colly.

 

De l’efficacité à retrouver pour espérer

 

Toujours bien articulés autour d’un jeu d’avants puissant, les Montpelliérains peuvent compter sur une conquête bien en place (87,3% des mêlées et 80,5% des touches) parmi les bons élèves du Top 14 ainsi qu’une solide occupation territoriale et un buteur efficace (Louis Carbonel : 82% de réussite et 186 points inscrits, meilleur réalisateur du Top 14). Ce sont dans les détails que les Héraultais laissent des opportunités à leurs adversaires comme le rappelait, samedi dernier leur manager « Ce sont nos fautes qui ont donné à manger au Stade Français ». Pour illustrer les propos de Philippe Saint-André, deux chiffres : 86, comme le nombre de rucks perdus par les Montpelliérains depuis le début de la saison (aucune équipe n’a perdu plus de ballons que le MHR dans le jeu courant) et une moyenne de pénalités en nette augmentation ces dernières semaines. Deux scories que les Héraultais devront parvenir à maîtriser pour retrouver le pragmatisme qui les a portés sur le toit du rugby français au printemps dernier.

 

Avec une fin de championnat où ils n’affronteront plus que 2 équipes du TOP 8 (Bayonne et la Rochelle) sur les 7 dernières rencontres, tout est encore possible pour les joueurs du MHR qui promettent de livrer une solide bataille aux Clermontois, samedi en ouverture de la 20ème journée de Top 14. « Un match de la muerte » que les Héraultais auront à cœur de transformer en celui de l’ « esperanza » si les Clermontois ne parviennent pas à contenir et étouffer l’orgueil du champion.