Depuis le milieu du mois de février les Rochelais tournent à plein régime. Après avoir enchainé un 7ème succès consécutif face à l’Aviron Bayonnais, samedi dernier avec une équipe complètement remaniée, les Maritimes reçoivent les hommes de Christophe Urios, une semaine avant leur demi-finale de Champions Cup face à Exeter.

 

Si les Rochelais ont pu être assez inconstants sur leur début de saison à domicile en concédant 3 défaites à Marcel-Deflandre entre la 9ème et la 17ème journée de Top 14 (face à Pau, Bordeaux et Lyon) le visage affiché par les hommes de Ronan O’Gara ces derniers mois est resplendissant. Invaincus depuis le 18 février dernier, les joueurs du Stade Rochelais surfent sur une série (en cours) de 7 succès consécutifs. Le dernier en date face à des Bayonnais, qui avaient leur première défaite à domicile à se faire pardonner, est significatif de la profondeur et de la confiance de l’effectif Jaune et Noir. Ainsi en se permettant de faire tourner 12 des titulaires vainqueurs des Saracens en ¼ de finale de Champions Cup (puisque seuls Seuteni, Danty et Wardi étaient dans le XV de départ face à l’Aviron), les Maritimes ont validé, sans jamais trembler, une victoire face à Bayonne qui renforce leur position de dauphin du Stade Toulousain (avec une marge de 5 points sur leur premier poursuivant). Une saison comme un fleuve tranquille pour une équipe que l’ancien ouvreur irlandais façonne depuis quelques saisons sur des inspirations qu’il connait depuis toujours : la rigueur et l’efficacité.


Un jeu direct et efficace !

Dans un style très différent de celui du Stade Toulousain, celui des Rochelais rivalisent en efficacité (60 essais inscrits par La Rochelle, 61 pour Toulouse) avec une volonté de réduire le risque. Ainsi Les Rochelais occupent avant de presser et multiplient les collisions (l’équipe la plus frontale du Top 14 avec 2258 collisions cette saison personne ne fait mieux). Ils sont aussi ceux qui inscrivent le plus d’essais sur leurs premiers temps de jeu (très efficaces sur ballons portés). Le jeu le plus chirurgical du championnat dans lequel on perçoit la touche irlandaise : Conquête, occupation, discipline et efficacité. Dans tous ces domaines, les Rochelais performent. Avec Clermont ils sont ceux qui occupent le plus le camp adverse (53%) mais surtout ceux qui tiennent le plus le ballon (55.6%) et encore les plus disciplinés du championnat avec seulement 218 pénalités concédées depuis le début du championnat (les seuls du Top 14 en dessous de 10 pénalités/match). Une sorte du Rugby ultra-efficace qui n’oublie pas les buteurs (82,3% de réussite) et laisse de la place aux gros porteurs de balle que sont Atonio, Bourgarit, Skelton, Alldritt ou Botia qui usent les défenses adverses par leur dimension physique.

Dans un stade qui poussera derrière son équipe et visera un 79ème « guichets fermés » consécutif, le défi s’annonce immense pour les Auvergnats qui étaient pourtant arrivés à prendre les Rochelais à leur propre jeu de l’engagement et de la détermination lors du match aller au Michelin. Nul doute qu’il faudra, samedi à 15 heures probablement sous des conditions météorologiques compliquées, mettre les mêmes ingrédients pour parvenir à bousculer une équipe rochelaise qui défendra la semaine suivante son titre européen face à Exeter (1/2 finale le dimanche). Pour faire choisir la Rochelle entre les deux rencontres, Clermont devra livrer une très rude bataille au bord de l’océan.