Une saison de plus Fabrice Ribeyrolles de Vincent Fargeas amèneront l’ASM Romagnat dans le dernier carré de l’Elite Féminine. De la constance dans la performance que le coach des Filles explique par le caractère de son groupe et les valeurs de courage, de persévérance et d’engagement cultivées au pied de la « butte » de Romagnat où elles évolueront samedi à 16h30 en demi(finale du Championnat de France face à Blagnac.

Fabrice, après un match encore incroyable à Montpellier, est-ce que tes filles arrivent encore à te surprendre ?
L’aspect qui m’a le plus surpris est notre maîtrise. Le respect des consignes, la façon dont nous avons été capables de mettre en place sur le terrain le jeu que nous avons travaillé toute l’année. Depuis le match retour face à Blagnac à domicile (NDLR lors de la dernière journée de championnat) et le ¼ de finale face à Montpellier, il y a une vraie compréhension et application dans ce que nous voulons faire. C’est vraiment un bon sentiment. L’an dernier au même moment avant notre demi-finale, j’avais plein de doutes, là j’ai beaucoup plus de certitudes. Je ne sais pas si cela suffira, mais je sais avec quoi nous allons pouvoir nous opposer à ce qui se fait de mieux en France. Notre demi-finale, l’an dernier, n’a pas été bonne du tout et nous perdons de 7 points… Cela me laisse penser que nous avons des arguments pour faire un bon match, samedi à Romagnat. C’est une bonne surprise de voir que le boulot a payé et que les filles seront prêtes pour ce match.

On sent que les Filles ont une confiance absolue dans le projet. Menées à la mi-temps à Montpellier face à une équipe favorite, elles ne se sont pas affolées et ont su s’appuyer sur leur collectif pour inverser le tableau d’affichage…
Elles croient en ce que nous mettons en application, elles croient en leur potentiel. Nous sortons d’une saison compliquée avec beaucoup de blessures, beaucoup de rotations…Sur les 23 Filles qui seront alignées samedi, il y a 11 nouvelles. La moitié de l’équipe a changé, tout le monde a dû s’adapter, et écarter les doutes d’un début de saison raté. Il a fallu relancer la machine et leur faire comprendre qu’en bossant on pourrait faire quelque chose de bien ensemble.

Tu parles de ces changements, avec toutes ces rotations, les voir à nouveau en demi-finale cette saison, est-ce déjà une fierté ?
Cela fait 3 ans que nous sommes dans le dernier carré, cela commence à vouloir dire quelque chose. Le club est capable de performer, d’être constant dans le très haut-niveau. 3 demi-finales en 3 ans avec des rotations importantes, des jeunes qui montent ou que nous avons recrutées. C’est à chaque fois une aventure différente. Le club s’est construit autour des valeurs fortes que sont le courage, la persévérance et l’engagement. Notre équipe est pénible à jouer parce que cela fait partie du caractère de ces joueuses qui ne lâchent rien comme nous avons pu le montrer au fil des années. Quand on arrive à mettre notre rugby là-dessus, cela devient intéressant !

Vous allez retrouver Blagnac pour une véritable « belle » après la finale à Blagnac en 2021 et la demi-finale à Brive en 2022…
C’est une équipe que nous avons l’habitude de croiser comme Montpellier d’ailleurs. C’est la grosse équipe du tableau, finaliste des deux dernières éditions et dont nous savons qu’elles ont à cœur d’y retourner avec 12 internationales sur les 2 derniers évènements (Coupe du Monde et Tournoi des 6 Nations). C’est presque l’équipe de France… Sur le papier, c’est un peu déséquilibré, mais nous avons d’autres arguments et nous seront chez nous, ce n’est pas à négliger.

Les Filles de Blagnac partiront avec l’étiquette de favorites, mais vous avez prouvé, il y a quelques semaines, qu’elles n’étaient pas imbattables…
Oui, l’an dernier nous n’avions perdu que de 7 points, sans faire un match formidable, lors du match retour, elles avaient 2 joueuses importantes absentes mais nous avons des arguments à faire valoir. Il est certain qu’il faudra faire le match parfait pour l’emporter. Elles sont capables de punir leurs adversaires dès qu’elles récupèrent un ballon, il faudra éviter de leur donner la moindre munition. Ce sera un vrai match de phases finales avec de lourdes conséquences qui peuvent planer sur les petites erreurs. Nous sommes toutes et tous impatients, Blagnac c’est ce qui se fait de mieux, cela va être un spectacle génial.

Vous avez l’opportunité de recevoir pour cette demi-finale. Comment monte l’ambiance autour des Filles à Romagnat ?
Cela fait beaucoup parler, il va y avoir beaucoup de monde. Les dirigeants travaillent dur pour essayer de satisfaire un maximum de demandes. Le stade sera trop petit, la butte aussi mais nous essayons de trouver des solutions. L’an dernier nous étions 2500 spectateurs face à Montpellier pour le ¼ de finale, nous allons augmenter de manière significative ce nombre pour ces demi-finales.

Comment les Filles prennent cet engouement autour de leur demi-finale. Est-ce de la pression ou de la fierté ?
Je pense que c’est plus de la fierté. La pression nous avons appris à l’évacuer, nous commençons à avoir un petit peu d’expérience. C’est surtout la fierté de montrer qu’elles capables d’attirer du monde, de déplacer des foules. Nous leur disons que c’est leur récompense. C’est le travail, leur investissement et les sacrifices qu’elles consentent qui font qu’elles en sont là. Elles font rêver les gens à travers le cœur qu’elles mettent dans leur manière d’aborder notre sport. Les phases finales sont leur récompense de l’année. Elles ont mérité de jouer dans une ambiance qui sera fabuleuse. Maintenant, elles savent aussi que ce n’est pas encore une fin en soi… Elles devront se dépasser pour rêver encore une semaine de plus !