Malgré l’impact que le Tournoi des 6 Nations a sur le Stade Toulousain (avec 9 joueurs retenus sans compter les blessés et les autres sélectionnés), les Rouge et Noir ont empoché 14 des 15 points distribués lors des trois dernières journées. Avec 4 succès de rang, les hommes d’Ugo Mola ont retrouvé la tête du championnat (qu’ils partagent avec les Parisiens) avant de se déplacer en Auvergne. Rajeunis… mais pas vraiment amoindris, les jeunes Stadistes (champions de France Espoirs en 2021-2023, et vice-champions en 2022) tiennent la baraque et feront peser une vraie menace sur le Michelin, dimanche en épilogue de la 16èmejournée de Top 14.

 

La liste des absents toulousains est presque aussi longue que le palmarès du club le plus titré d’Europe. Pourtant, les résultats (et le jeu) ne sont pas impactés tant la profondeur de l’effectif absorbe les semaines sans internationaux. Sans Dupont (7’s), Capuozzo (Italie), Aldegheri, Baille, Mauvaka, Marchand, Cros, Mauvaka, Roumat et Ramos (France) ou les blessés tricolores (Jelonch, Ntamack, Meafou et Flament), Toulouse reste Toulouse et ce ne sont pas les Oyomen balayés à Ernest Wallon par un cinglant 61 à 34 (9 essais encaissés) qui diront le contraire. Même si les grands noms constellent l’effectif toulousain, rien n’est plus fort que le club. Ainsi sur les 7 points que les Rouge et Noir sont allés récupérer à l’extérieur quasi tous l’ont été sans leurs internationaux (victoires à Oyonnax sur le premier bloc et au Racing quelques jours avant l’ouverture du Tournoi, le point de bonus défensif à Pau a lui été acquis quelques semaines après la Coupe du Monde avec seulement une poignée d’internationaux dans le groupe). Pour assurer cette constance, le club toulousain mise depuis toujours sur sa formation. Après un passage à vide il y a 4-5 ans, les Haut-Garonnais sont revenus en haut de l’affiche dans la catégorie Espoirs avec 3 finales lors des trois dernières saisons et 2 titres (en 2021 et 2023) sortant chaque année de nouvelles pépites. De cette nouvelle génération dorée des moins de 23 ans toulousains, ils sont une dizaine à cumuler du temps de jeu en Top 14. Cramont, Brennan, Merkler, Vergé, Castro Ferreira, Banos, Théo Ntamack et Paul Costes font partie de ceux-là. Tous devraient composer le squelette de l’équipe toulousaine qui se déplacera au Michelin ce dimanche (à 21h05 en direct sur Canal+). Ils seront entourés par les expérimentés Placines, Arnold, Guitoune ou Ahki afin de solidifier un cadre rodé à des préceptes de jeu immuables à la maison Rouge et Noir.

On vient de le voir quelques que soient les noms alignés sur les feuilles de match, le Stade reste une équipe particulièrement dangereuse. Les statistiques parlent pour les Haut-Garonnais). Ainsi, l’attaque toulousaine est la plus performante du Top 14 avec 431 points inscrits (soit 28,7 pts/ match). Toulouse est l’équipe qui déplace le plus le ballon avec le plus grand nombre de passes (près de 150 par match), le plus grand nombre de passe-après contact (12/match) et le plus grand nombre de défenseurs battus du championnat. Laisser le ballon aux Toulousains revient à s’exposer mais c’est dans le désordre que les hommes d’Ugo Mola sont encore plus dangereux. Depuis le début de la saison, ils ont inscrit près de la moitié de leurs essais (43%) sur des contre-attaques, des pénalités vite jouées ou des turnovers. Clermont devra parvenir à contrôler les fulgurances toulousaines en maitrisant le rythme et en limitant les turnovers. « 20 ballons perdus à Bayonne, c’est trop » avait rappelé Christophe Urios en début de semaine. 

Dans un Michelin « à guichets fermés », Toulousains et Clermontois se préparent à un véritable choc. Les Jaunards auront avec eux leur public pour stopper la série de 4 victoires consécutives des Rouge et Noir (l’équipe la plus en forme de cette partie de saison). Hâte…

 

Crédit photo : Stade Toulousain Rugby