L’estime et le respect entre l’ASM Clermont Auvergne et le Stade Toulousain font partie de l’histoire du rugby français. Ainsi, si les hommes passent : le sentiment demeure. « Jouer le Stade Toulousain est toujours un moment particulier » reconnait Christophe Urios qui a préparé ses hommes à un « grand match de rugby » demain à 21 heures dans un Michelin à guichets fermés depuis plusieurs semaines. Face au potentiel offensif des Rouge et Noir, les Auvergnats veulent prouver que la dynamique des dernières semaines et le travail accompli depuis le début de l’année leur permettent de s’affirmer comme un candidat aux places qualificatives. Le Michelin n’attend que cela !

 

Peu importe les noms couchés sur la feuille de match d’Ugo Mola pour la rencontre de demain soir, tous les Clermontois savent que le potentiel du Stade Toulousain est bien plus collectif qu’individuel. Folau Fainga’a, le talonneur clermontois reconnait « avoir bien travaillé toute la semaine pour être prêts ce dimanche. On sait que c’est à la fois une équipe très physique mais qui est aussi capable de mettre beaucoup de vitesse dans le jeu déstructuré. » « Il faudra que nous soyons connectés tout le temps pendant le match, les touches ou les pénalités jouées vite », poursuit Sébastien Bézy. « Face à Toulouse, si tu ne l’es pas tu peux prendre des essais de 100 mètres. Pour rivaliser nous devrons être concentrés de la première à la dernière minute du match et imposer une grosse pression défensive. » Le parfum des grands matchs plane sur le Michelin entrainant avec lui une pression dont les Auvergnats comptent bien se servir. « Si on prétend à être dans les six », poursuit Sébastien, « il faut désormais être capables de tout gagner à domicile. Demain, un gros match nous attend, face à une belle équipe de Toulouse qui voudra probablement se tester aussi sur sa défense après avoir été particulièrement efficace offensivement mais un peu plus permissive défensivement. Les connaissant, ils vont vouloir mettre l’accent là-dessus et sur le combat. A nous de répondre présent et de mettre l’intensité nécessaire dès le coup d’envoi mais aussi dans cette période des 20 dernières minutes qui continue de nous poser quelques problèmes. »

J’ai envie de voir le Michelin trembler comme pendant les grands matchs européens. 

Christophe URIOS

Pour le coach clermontois, « Toulouse est toujours un moment particulier… parce que c’est une Référence. Une référence qui dure avec une vraie identité, une marque… comme l’ASM d’ailleurs, même si nous sommes dans une autre situation que la leur. » Et pas question de croire que cette période soit un problème pour le Stade Toulousain (NDLR : les résultats parlent d’ailleurs d’eux-mêmes puisqu’ils ont pris 14 des 15 points possibles lors des 3 derniers doublons !) « Ils vont venir avec des absents mais pour eux c’est une force et ils s’en servent énormément et depuis toujours. Quand il y a des jeunes qui jouent, c’est qu’ils sont passés par toutes les étapes de la formation toulousaine, ils ont été soumis dès leur plus jeune âge à une concurrence incroyable : ils se sont construits dans la difficulté, face à une concurrence de tous les instants, ils sont prêts mentalement et ils savent qu’ils doivent saisir les opportunités qui leur sont offertes. Finalement, ils ont tout à gagner et cela les rend encore plus dangereux ». Une vigilance que Christophe Urios nourrit aussi avec le souvenir de la réception de Toulon… également avec une équipe remaniée. « Toute la semaine on regardait qui allait être au repos, qui allait jouer… et finalement on s’est fait taper. J’espère que c’est une leçon que l’on a retenue ! » Pour aborder cette rencontre, le coach regarde ses joueurs et son public avec la volonté et la détermination d’être simplement à la hauteur de l’événement. « C’est un grand match parce que c’est Toulouse, parce que le Michelin sera plein. Ce que j’ai envie c’est de voir le Michelin trembler comme pendant les grands matchs européens dans ce stade. Aux joueurs de passer devant et de prendre leurs responsabilités. 
Ce qui me fait plaisir, je l’ai déjà dit, c’est quand les gens, nos supporters, se retrouvent dans ce que font les joueurs : c’est l’essence même du projet : de travailler sur cette émotion ! C’est le plus important. »

Comme on le sait, « les émotions sont faites pour être partagés ». Ils seront plus de 19 000 demain au Michelin pour la réception du Stade Toulousain à vouloir en prendre leur part…