Cette semaine encore le groupe auvergnat se déplacera, à Bayonne, avec une moyenne d’âge d’environ 25 ans et fera découvrir aux supporters clermontois de nouvelles têtes en provenance du centre de formation. « Plus personne ne pourra dire que je ne fais pas jouer les jeunes » rigole le coach de l’ASM Clermont Auvergne, Christophe Urios, avant d'expliquer dans le détail ce qui fait le succès de cette intégration massive de nouveaux jeunes joueurs à fort potentiel qui trouvent dans les rotations et les opportunités qui se présentent à eux de formidable leviers de progression tout en apportant une bouffée d’énergie nouvelle au groupe clermontois.

Comme il le fait depuis plusieurs semaines, Christophe Urios intègrera dans son groupe quelques jeunes espoirs prometteurs du centre de formation, pas seulement pour faire le nombre ou par opportunité mais parce qu’ils méritent de porter le maillot Jaune et Bleu par l’enthousiasme et l’énergie qu’ils véhiculent sur le terrain d’entrainement ou par la confiance qu’ils rendent sur les pelouses du Top 14 depuis le début de la saison.

« Nous avions envie de faire bouger les lignes de part l’enchainement des matchs, mais surtout nous sommes très très satisfaits du comportement des jeunes », pose en introduction le coach des Jaune et Bleu. « Le travail qui est fait aujourd’hui chez les jeunes est de qualité, le potentiel de cette génération est top. Aujourd’hui, ces jeunes veulent venir avec nous, non pas pour être avec nous, mais pour jouer et gagner » Une ambition qui apporte une énergie nouvelle et bouscule les lignes dans un effectif où Baptiste Jauneau, Léon Darricarrère, Tom Raffy ou Barnabé Massa (tous 21 ans) passeraient presque pour des anciens. Pour le coach auvergnat, le plus important reste la confiance et sur ce point, Christophe Urios n’a aucun doute. « Je n’ai pas besoin de les faire jouer pour qu’ils me rendent de la confiance, je les vois tous les jours à l’entrainement et c’est leur façon d’être qui me motive à les mettre sur le terrain. J’ai besoin d’avoir confiance pour lancer un joueur quel qu’il soit, cela passe par le travail qu’ils font avec les Espoirs et toute la semaine avec nous. Ils sont performants, ils méritent leur place et ils jouent ! Je ne mets pas des mecs sur la feuille de match en fonction de leur carte d’identité, je fais jouer les mecs qui le méritent quel que soit leur âge ! » 

Je ne mets pas des mecs sur la feuille de match en fonction de leur carte d’identité, je fais jouer les mecs qui le méritent quel que soit leur âge ! 

Christophe URIOS

Après avoir remis un cadre et définit une politique sportive transgénérationnelle à travers le One ASM qui s’étend de l’école de rugby jusqu’à l’équipe professionnelle, Christophe Urios en mesure les premiers bénéfices. « Il y a une dynamique très forte que je n’ai jamais connu ici, on voit bien que toutes les équipes de jeunes progressent et travaillent dur, ils veulent gagner et c’est important de s’appuyer sur cette culture de la gagne ». Et l’exigence va bien au-delà du spectre de son équipe professionnelle comme en témoignent l’analyse des résultats de l’équipe U18 (Crabos) de la semaine dernière. « La semaine dernière que les U18 aient perdu à domicile face à Bourgoin, ce n’est pas possible avec l’équipe qu’ils ont. Il faut leur dire pour qu’ils n’aient plus envie de cela et qu’ils refusent de perdre. Il y a une vraie effervescence et un vrai lien depuis le centre de formation jusqu’à nous. C’est ce One ASM qui fait que le club bouge. Quand je suis arrivé, j’avais l’impression que les jeunes aux Gravanches étaient contents d’être là, aujourd’hui, ils ne sont pas juste contents d’être là, ils veulent jouer et gagner : ça c’est bien. Ils aiment l’ASM, ils sont attachés au club, à son histoire et ils ont envie d’y écrire de nouvelles lignes… Comment ne pas avoir confiance en ça ? » Le projet One ASM présenté il y a plus d’un an est aujourd’hui lancé sur de bons rails. « Nous avons présenté un projet sportif et aujourd’hui l’ensemble du club est aligné sur celui-ci, et à l’époque où l’on vit ce n’est pas toujours le cas… et c’est plutôt bien ! »

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Pour ce déplacement à Bayonne, les supporters clermontois pourraient bien découvrir une nouvelle tête, celle de Timéo Frier (centre-ailier des Espoirs arrivé cette saison de Bourgoin) un cinquième espoir qui devrait découvrir le Top 14 après Lucas Zamora, Juan Montilla (face à Toulouse), Léo Michaud (face au Racing) et Axel Guillaud (face à Montauban). « C’est un garçon surprenant qui est arrivé cette saison, c’est pour cela qu’il n’a pas fait la pré saison avec nous mais que nous avons rapidement intégré comme jeune à fort potentiel. C’est un garçon bien éduqué, gentil et travailleur. On avait le choix de l’intégrer ou non à ce déplacement mais avec la confiance que je ressens à l’entrainement et l’envie d’apporter à l’équipe, je ne me pose pas la question, il vient à Bayonne. » Un sacré coup de jeune … qui donnerait presque un coup de volant inverse à l’entraineur clermontois qui préfère en rigoler en conclusion. « J’ai eu son papa au téléphone hier (NDLR : Julien Frier, ex-capitaine du CS Bourgoin Jallieu que Christophe a entrainé) et c’est vrai que ça fait flipper … Quand tu fais jouer le fils d’un mec que tu as entrainé … ça ne rajeunit pas ! » Au contraire de l’effectif clermontois qui, lui, profite de l’effet One ASM pour jouer la « carte jeune » avec, depuis le début de la saison, de belles réussites…