Déçu du résultat mais fier de ses filles après une finale où elles auront une nouvelle fois fait preuve de trésors de générosité et de courage, l’entraineur des Romagnatoises, Fabrice Ribeyrolles revient sur ces petits détails qui ont fait basculer la rencontre. Interview

 

Fabrice, qu’est-ce qu’il a manqué sur cette finale ?

De la maîtrise par moments. Nos petites erreurs nous coutent très cher face à cette équipe de Bordeaux qui quand elle est dans l’avancée est très difficile à contenir, presque inarrêtable. Il aurait aussi fallu être encore meilleures au niveau défensif, même si les Filles ont été courageuses et ont mis un engagement incroyable. Il aurait fallu les prendre encore plus tôt pour contrer la puissance de certaines individualités. Mais je reste admiratif de ce que qu’elles font, nous sommes encore dans le coup à l’heure de jeu. Quand elles marquent notre deuxième essai ; je me demande « mais elles vont le chercher où tout ça ! » car nous étions vraiment en difficulté. Mais après, des petites choses font la différence : une mêlée où nous sommes pénalisées, un ballon qui ne sort pas… deux ballons portés qui finissent dans l’en-but. La fin était trop compliquée…

 

Est-ce justement, les efforts que les filles ont du faire en première période pour contrer les Bordelaises avec de grosses montées défensives et une bataille très intense dans les rucks qui ont pesé après l’heure de jeu ?
Oui, bien sûr, mais contre ces équipes on ne peut pas jouer à moitié, il faut tout donner. C’est ce que les filles ont fait. On n’avait probablement pas la capacité de les bloquer assez vite en défense donc nous avons beaucoup subi. Aujourd’hui, les Bordelaises étaient meilleures que nous, il faut les féliciter. Avec nos moyens, il fallait réaliser le match parfait, sans la moindre faute. C’est très difficile à faire nous n’y sommes pas parvenues tout au long de la rencontre et dès qu’elles en ont eu l’occasion, elles nous ont punies. La marche était trop haute aujourd’hui, on voit la qualité collective et individuelle de cette équipe de Bordeaux.

Les Filles, à leur habitude, ont été remarquable de combativité en revenant au contact en seconde période…

On réagit, on reprend deux fois le score, on est dans le match pendant une heure mais voilà un match c’est 80 minutes et nous avons trop subi lors des 20 dernières minutes. Face à des Filles comme ça quand tu es sur le reculoir pendant 20 minutes, c’est très difficile de tenir. Mais il y a aussi ces deux essais que nous prenons en première période : ils sont trop faciles pour les Bordelaises qui profitent de nos erreurs. Ce sont de toutes petites erreurs, rien… et d’habitude nous parvenons à les rattraper mais face à cette armada : c’est impossible.

 

Quand on regarde, ce collectif, cet état d’esprit, les filles de la réserve qui décrochent le titre, on ne peut être qu’optimiste pour la suite…

Oui bien sûr ! Nous allons aussi récupérer des filles importantes qui nous ont manqué aujourd’hui. C’est forcément dur à avaler de perdre une finale mais c’est finalement assez logique vis-à-vis de ce qu’il s’est passé sur le terrain. Je pense que les gens se sont régalés à regarder cette finale de Rugby Féminin. Il y a eu du rythme, du jeu, des rebondissements : un vrai match de haut niveau où les équipes se sont rendues coup pour coup, il nous a manqué une vingtaine de minutes pour rivaliser complètement.