Le Stade Français est probablement l’équipe la moins lisible de notre championnat depuis de nombreuses saisons. Seconds du Top 14 et directement qualifiés pour les demi-finales l’année dernière, les Parisiens pointent aujourd’hui à la treizième place du Top 14 avec un effectif pourtant très semblable… La deuxième défense de la saison dernière et la meilleure mêlée sont, aujourd’hui, respectivement avant-dernière et dernière du championnat. Mais comme toujours, les Parisiens sont imprévisibles et capables de tout. Personne ne doute qu’ils vont réagir et qu’ils sont capables de se resserrer autour de ce qui faisait la saison dernière encore leur force… Reste à savoir quand !

 

Avec 211 points encaissés en 7 rencontres (soit plus de 30 points en moyenne) les joueurs du Stade Français ont l’une des plus faibles défenses du Top 14 (avec Vannes, 259 points) C’est déjà autant que durant toute la phase aller de la saison dernière. Alors qu’est-ce qui a vraiment changé depuis la saison dernière ?  Les Parisiens ont souhaité donner une nouvelle dimension à leur jeu articulé autour de la conquête, la défense et l’occupation. Trois domaines où ils excellaient et qu’ils ont probablement un peu délaissé pour se concentrer sur l’animation offensive. Mais aujourd’hui, la meilleure mêlée du Top 14 n’offre plus que 66% de ses ballons à ses attaquants (sur mêlées parisiennes) et les munitions manquent. L’attaque a du mal à trouver son rythme de croisière (131 points inscrits en 7 rencontres soit 18 points, seuls les Perpignanais font moins bien avec 123 points marqués) et les passes après contact permettant de jouer dans le dos de la défense sont rares (34 seulement… le double pour Clermont et 3 fois plus pour l’UBB). 

 

Avec déjà du mouvement dans le staff (départ de Karim Ghezal, et Davit Zirakashvili puis repositionnement de Paul Gustard au poste d’entraîneur principal) les Parisiens visent l’électrochoc dans un calendrier où ils affronteront successivement Clermontois et Rochelais avant de recevoir le voisin du Racing dans un derby de la peur qu’ils n’ont plus remporté à domicile depuis 2017 ! D’ici là et pour se relancer, les joueurs du Stade Français ont besoin de retrouver de la confiance et devraient se resserrer autour de ce qui a fait hier leurs forces. Changer un plan de jeu et des systèmes offensifs demandent du temps et des réglages ; retrouver de la cohésion défensive et mettre de l’intensité dans les phases de combat : beaucoup moins. Il y a fort à parier que les ambitions offensives parisiennes attendront quelques semaines, le temps que les hommes de Laurent Labit qui restent sur une série de 4 défaites en 5 rencontres, parviennent à sortir de la dynamique dans laquelle ils sont embarqués. Pour la plupart des équipes le manque de constance génère de la crainte et une forme de pression négative crispante… les Parisiens y sont probablement plus habitués qu’ailleurs. Ils sont ainsi capables de se relever et de flamber à tout moment, les Auvergnats sont prévenus.