Gênés par des blessures rapides, les Auvergnats ne sont pas parvenus à se hisser au niveau du Stade Toulousain dans un match où les visiteurs n’auront jamais vraiment douté. Après une première période trop stérile, les Jaune et Bleu étaient pourtant parvenus à prendre les commandes d’une rencontre que l’impitoyable Stade Toulousain s’est attribué grâce à un banc décisif. Les Clermontois devront impérativement prendre des points lors de leurs deux prochains déplacements pour rester en course.
Clermont (stade Marcel-Michelin) temps frais pelouse excellente, 19 038 spectateurs (record). Toulouse bat Clermont 18 à 36 (mi-temps : 8-17), arbitre M.Rozier
Pour Clermont : 2 essais de Lee (40e) et Fouyssac (46e), 2 pénalités (46e et 56e) et une transformation de Belleau.
Pour Toulouse : 4 essais de Delibes (23e), Jelonch (36e et 61e) et Graou (68e) 3 pénalités de Delpy (8e) de Mallia (58e et 68e) et 3 transformations.
Cartons Jaunes : Raka (21e, plaquage haut), Falgoux (80e, anti-jeu), Jelonch (40e, anti-jeu)
La défense toulousaine impériale
Christophe Urios avait prévenu : « la défense toulousaine sans les internationaux est la meilleure de France ». Les prédictions du coach clermontois se sont vérifiées tout au long du premier acte où les Auvergnats se sont cassés les dents (et aussi de nombreux joueurs) sur le mur rouge et noir étalé sur une ligne de 14 joueurs. Intransigeants sur la ligne d’affrontement les Champions de France en titre ont dans un premier temps contenu les offensives clermontoises sans chercher à tenir le ballon. Efficaces, ils ont toutefois pris la tête de la rencontre sur une pénalité de Delpy (8e). Raka aurait pu décanter cette rencontre mais l’ailier clermontois manque une occasion dans la foulée et, est, quelques minutes plus tard, à l’origine d’un premier tournant de la rencontre en quittant ses partenaires sur un plaquage haut suivi d’un carton (et d’une commotion…) En supériorité numérique, il ne faut qu’une attaque pour que Richie Arnold ne passe les bras pour Delibes qui file derrière la ligne pour la première fois de la soirée. Anthony Jelonch profite, lui, des dernières minutes de supériorité pour venir lancé plein champ après un bon travail de ses avants pour donner un écart conséquent aux Toulousains (3-17 à la 37e). Les Auvergnats ne baissent pas les bras et se rebiffent avant le retour aux vestiaires en enchainant les ballons portés près de la ligne adverse. Toulouse cède enfin et se retrouve à son tour en infériorité (Jelonch, carton jaune). Le Michelin se réveille…

Malgré un retour, Clermont subit le banc toulousain
En supériorité, Clermont reprend la rencontre le mors entre les dents et retourne défier la défense toulousaine. Après de nouveaux ballons portés, Pierre Fouyssac se rappelle au bon souvenir des Toulousains en percutant le mur blanc. La puissance du centre clermontois fait la différence et relance complètement son équipe d’autant que Belleau passe la transformation et enchaine avec une pénalité (18-17 à la 56e). Clermont peut y croire mais aux blessures de Tauzin, Raka s’ajoute celle de Moala obligeant la ligne de trois-quarts auvergnate à faire du bricolage avec deux ouvreurs et deux demi-de-mêlées (dont Jauneau à l’aile). Désorganisé Clermont subit la foudre des visiteurs dans le sillage de son banc qui donne un second souffle aux hommes d’Ugo Mola. Epée, Mallia, Flament et Vergé font de gros dégâts dans la défense de Clermont qui souffre de plus en plus à l’image de son indiscipline grandissante qui permet aux Stadistes de reprendre les commandes du match grâce à deux pénalités de l’ouvreur argentin profitant de mauvaises sorties de camp auvergnates. Anthony Jelonch, en grande forme, est à nouveau à la conclusion d’un beau mouvement collectif qui scelle la victoire de son équipe. Les hommes de Christophe Urios n’ont plus les armes pour mettre en danger les Stadistes qui déroulent et percent la défense Jaune et Bleu grâce à la mobilité de ses avants (Vergé, Brennan et Flament notamment). Paul Graou inscrit à la 70ème le quatrième essai des siens éteignant encore un peu plus le Michelin abasourdi par l’écart entre les 2 équipes lors des 20 dernières minutes. Les Clermontois se remobiliseront toutefois en fin de rencontre pour empêcher les Stadistes de prendre un bonus offensif qui n’aurait pas changé grand-chose puisqu’avec désormais 17 points d’avance les Toulousains ne jouent pas le même championnat et Clermont devra aller chercher des points face à ses concurrents directs au Top 6 … déjà presque assuré pour les Haut-Garonnais.
Même privés de sa dizaine d’internationaux, le Stade Toulousain était au-dessus de Clermont ce soir au Michelin. La marche était trop haute pour les Auvergnats qui n’ont pas su se hisser à leur meilleur niveau gênés par de nombreuses blessures et des difficultés à mettre en place de l’alternance face à une défense toulousaine particulièrement efficace sur le premier rideau. Désormais à la portée des Montpelliérains (9èmeavec 34 points) Lyonnais, Rochellais et Castrais dans une course à deux places pour 5 prétendants, les hommes de Christophe Urios devront batailler chaque semaine pour ramener de points notamment face à leurs concurrents directs où ils compteront double.

Pour l’ASM Clermont Auvergne
1.Akhaladze 2.Fainga’a, 3.Ojovan, 4.Yato, 5.Ceyte, 6.Tixeront, 7.Kremer, 8.Lee, 9.Jauneau (cap), 10.Belleau, 11.Raka, 12.Fouyssac, 13.Tauzin, 14.Delguy, 15.Newsome.
Remplaçants : 16.Fourcade, 17.Falgoux, 18.Lanen, 19.Fischer, 20.Bezy, 21.Urdapilleta, 22.Moala, 23.Montagne
Pour le Stade Toulousain
1.Ainu’u, 2.Lacombre, 3.Aldegheri, 4.Arnold, 5.Vergé, 6.Willis (cap), 7.Brennan, 8.Jelonch, 9.Graou, 10.Delpy, 11.Lebel, 12.Chocobares, 13.Costes, 14.Delibes, 15.Mallia.
Remplaçants : 16.Cramont, 17.Neti, 18.Flament, 19.Banos, 20.Castro-Ferreira, 21.Saito, 22.Epée, 23.Hawkes