Au terme d’une bataille titanesque et avec un cœur énorme, les Clermontois sont les premiers à faire tomber les Rochelais s’offrant ainsi une victoire de prestige face aux champions d’Europe en titre. Derrière une stratégie d’occupation exécutée à la perfection par Jules Plisson, la défense « Jaune et Bleu » a neutralisé les gros porteurs rochelais, également privés de ballon par un alignement auvergnat royal. Sans solution face à ce plan d’attaque… Les Rochelais sont tombés.

 

Clermont (stade Marcel-Michelin) temps frais et humide, pelouse excellente, 13 111 spectateurs. Clermont bat La Rochelle 22 à 13 (mi-temps : 10-3) Arbitrage de M.Minery

Clermont : 2 essais de Iturria (3e) et Simone (32e), 4 pénalités (54e, 73e, 77e et 79e) de Plisson.

La Rochelle : un essai de Tanga (61e), 2 pénalités (15e et 57e) et une transformation de Leyds.

Carton Jaune : Sazy (31e, fautes répétées)

 

Les gros porteurs rochelais muselés !

 

Venus à Clermont avec leur équipe type, les Rochelais avaient bien l’intention de faire tomber le Michelin pour la première fois de leur histoire. C’était sans compter sur l’entame tonitruante des hommes de Jono Gibbes qui bonifient leur premier ballon et après une belle séquence conclue par une fixation magistrale de Damian Penaud, envoient le capitaine Arthur Iturria derrière la ligne. Piqués au vif, les Maritimes tentent de réagir au ras des ruck mais la défense « Jaune et Bleu » veille aux grains et s’envoie avec une énergie folle pour contenir les gros porteurs rochelais, coupés par les plaquages dans les pieds de Dessaigne, Lanen, Lee et compagnie… L’intensité est très élevée, la bataille fait rage lors de chaque collision et Clermont répond au tonnage des Maritimes avec une solidarité sans faille et un cœur énorme. Leyds entré à la place de Hastoy, sorti prématurément passe une pénalité mais le jeu au pied de l’ancien palois manque aux Rochelais d’autant que Plisson prend ses responsabilités et fait peser une énorme pression sur le troisième rideau adverse par la longueur et la précision de son pied. Intelligemment, les hommes de Jono Gibbes ne s’exposent pas dans leur camp et assurent des chasses féroces qui prennent à la gorge les Rochelais qui n’ont pas le temps de se lancer et de poser leur jeu de défi. Clermont accélère encore à la demi-heure de jeu dans le sillage de ses avants qui tapent sur la défense adverse avant que Bézy ne décale Simone le long de la ligne de touche. Le centre australien plonge derrière la ligne inscrivant ainsi son premier essai en Top 14 et donnant une avance de 7 points à son équipe à la pause.

 

3 pénalités de Jules Plisson dans le Money Time !

 

Lors de la seconde période, Clermont affirme encore sa stratégie d’occupation derrière un Jules Plisson royal faisant systématiquement reculer le troisième rideau rochelais qui n’a pas d’autres solutions que d’envoyer Gregory Alldritt en percussion au milieu du terrain… Une cible que ne lâchera jamais Lucas Dessaigne s’envoyant sans relâche sous les roues du troisième ligne tricolore dans un mélange de générosité et de férocité. Alors que les deux buteurs se répondent du tac au tac (Plisson à la 54e, Leyds à la 57e) la touche clermontoise continue de faire des miracles privant les visiteurs de 4 ou 5 ballons, autant de ballons d’attaque morts dans l’œuf. C’est pourtant sur une penal-touche que les Maritimes vont revenir dans le match après plusieurs charges finalement concluent par Tanga qui passe la ligne. A l’heure de jeu et après la transformation des Rochelais les deux équipes sont dos à dos, tout est à refaire. Là encore un duel longue distance s’installe entre les deux équipes et Clermont prend l’avantage grâce au tandem Plisson – Belleau qui continue d’avancer dans le camp adverse. La pression exercée par les défenseurs auvergnats ne faiblit pas, à l’image du plaquage offensif de Tixeront à peine entré en jeu, les Maritimes sont pris à la gorge et finissent par s’exposer au sifflet de Monsieur Minery qui offre à Jules Plisson, une première occasion de faire la différence. De 35 m le buteur clermontois s’exécute (72e) avant de confirmer 4 minutes plus tard de 45 mètres cette fois-ci. Avec 6 points d’avance, il faut encore tenir et, à nouveau, la défense fait des miracles imposant un terrible pressing aux Maritimes qui concèdent de nouvelles pénalités et reculent. Le buteur clermontois hérite d’une nouvelle occasion de récompenser l’excellent travail de ses hommes après un nouveau pressing sauvage d’Iturria, l’un des grands bonhommes de la soirée. De 25 m, Jules Plisson poursuit sa série offrant à son équipe une avance de 9 points que la dernière minute à jouer transforme en succès.

 

Portés par une défense de fer, un alignement de feu et un Jules Plisson des grands jours dans la gestion du jeu au pied d’occupation, les hommes de Jono Gibbes conservent leur invincibilité au Michelin et font tomber celle des Rochelais victorieux de leurs trois premières journées. Une bonne opération qui replace les Auvergnats dans le haut du classement, confirme la bonne dynamique actuelle du groupe et gonfle une confiance qu’il faudra encore solidifier en confirmant face au LOU dans un Michelin qui a vibré avec son équipe tout au long de ce match mettant, comme les joueurs, un cœur énorme.  

 

L’équipe de Clermont : 1.Falgoux, 2.Beheregaray, 3.Ojovan, 4.Lanen, 5.Jedrasiak, 6.Iturria (cap), 7.Dessaigne, 8.Lee, 9.Bezy, 10.Plisson, 11.Raka, 12.Simone, 13.Heriteau, 14.Penaud, 15.Newsome

Remplaçants : 16.Pelissié, 17.Beria, 18.Cancoriet, 19.Tixeront, 20.Jauneau, 21.Belleau, 22.O’Connor, 23.Kubriashvili.

 

L’équipe de la Rochelle : 1.Paiva, 2.Bourgarit, 3.Atonio, 4.Sazy, 5.Skelton, 6.Tanga, 7.Boudehent, 8.Alldritt (cap), 9.Berjon, 10.Hastoy, 11.Favre, 12.Danty, 13.Seuteni, 14.Thomas, 15.Dulin

Remplaçants : 16.Lespiaucq, 17.Wardi, 18.Picquette, 19.Dillane, 20.Bourdeau  21.P.Boudehent, 22.Leyds, 23.Colombe.