
La province de Dublin longtemps concurrencée par le Munster et même l’Ulster s’est imposée comme le véritable porte drapeau du jeu irlandais. Avec son rugby millimétré et ses temps de jeu qui usent leurs adversaires, le Leinster est une machine parfaitement huilée que peu d’équipes peuvent faire dérailler. Finalistes de quatre des 5 dernières éditions de la Champions Cup, les hommes de Léo Cullen veulent renouer avec un titre qu’ils ont soulevé à quatre reprises (2009, 2011, 2012 et 2018) pour cela ils ont encore renforcé leur effectif avec les arrivées de Rabah Slimani, Jordie Barrett et RG Snyman parfaitement intégrés à la bonne vingtaine d’internationaux irlandais qui composent le groupe des Dubliners. Ils seront comme tous les ans de très sérieux prétendants au titre.
C’est peu dire que les Irlandais du Leinster aborderont leur deuxième match de Champions Cup en pleine confiance. Invaincus cette saison (toute compétitions confondues, 8 matchs , 8 victoires) les hommes de Léo Cullen ont certes eu quelques difficultés à s’adapter à l’arbitrage de Monsieur Brousset sur la pelouse de l’Ashton Gate pour leur entrée en lice en Champions Cup concédant 17 pénalités (bien au-dessus leurs standards) et 3 cartons jaunes mais, ils ont, après la pause (7 à 7), trouvé les clefs pour faire sauter le verrou de la défense de Bristol qui a volé en éclats devant la fluidité du jeu des Leinstermen (4 essais en seconde période). Avec 7 franchissements et 28 défenseurs battus l’attaque des Irlandais reste une référence mondiale qui a déboussolé le coleader du championnat anglais acculé devant les vagues des joueurs de Dublin. Dans le sillage d’un Josh Van der Flier époustouflant (10 courses avec le ballon, un essai, 18 plaquages réussis et 26 soutiens dans les rucks !) et des entrées remarquées de RG Snyman et Jordie Barrett (qui devraient tous les deux débutés samedi à l’Aviva) les Irlandais ont imposé un rythme que les Anglais n’ont pas pu soutenir : leur marque de fabrique.

Pour contenir les Leinstermen, les Auvergnats devront parvenir à perturber les cellules offensives des Irlandais qu’ils déroulent dans un Momentum qu’ils maîtrisent à merveille. Ils devront aussi maîtriser le centre du terrain où les deux internationaux irlandais à plus de 60 sélections Garry Ringrose et Robbie Henshaw sont au cœur de l’épicentre du mouvement du Leinster : capables à la fois de fixer, donner ou jouer dans le contact pour permettre aux attaquants d’évoluer dans le dos de la défense puis sur les extérieurs. Avec 28 plaquages manqués (78% de réussite) les joueurs de Bristol ont laissé bien trop d’opportunités aux Irlandais pour tenir le score. Les hommes de Christophe Urios devront être cliniques dans le secteur défensif et en conquête pour rester au contact dans une rencontre qui se déroulera dans le temple du Rugby irlandais : à l’Aviva Stadium. Intraitables à domicile en Champions Cup où leur dernière défaite en poule remonte en 2015 (face aux Wasps 6-33), les Irlandais profiteront cette saison de l’écrin du stade de la fédération irlandaise pendant la réfection de leur RBS Arena. Un cadre magique comme le disait Fred Charrier en début de semaine où les Jaune et Bleu sont parmi les rares équipes à s’être déjà imposés (en 2012) et où ils n’auront pas grand-chose à perdre et tout à gagner samedi à 18h30 (heures françaises, en direct sur beIN Sports).