Avec plus de 30 points inscrits par match en moyenne en championnat, l’UBB affole les défenses adverses et parvient à suivre le train infernal mené par les Toulousains en haut du classement. Pour ramener des points de Gironde, les Auvergnats devront avant tout serrer les rangs dans le domaine défensif.
Les observateurs se sont, durant tout l’été, demandés comment les Girondins allaient réagir après leur défaite historique en finale du Top 14 face à des Toulousains intouchables (59 à 3). Les hommes de Yannick Bru ont rapidement évacué leur mal de tête en reprenant leur marche en avant offensive presque comme si de rien était. Ainsi, l’UBB a retrouvé son public de Chaban et son système ultra offensif porté par une ligne d’attaque 5 étoiles où brillent les Lucu, Jalibert, Penaud, Moefana, Depoortere, Bielle-Biarrey, Uberti ou Buros. L’UBB s’est offert une première revanche en allant mettre fin à l’invincibilité des Toulousains à Ernest-Wallon en début de saison pour une victoire de prestige et d’honneur (12 à 16) qui n’enlève rien aux Rouge et Noir mais positionne les Bordelais dans le rétroviseur des champions, cette saison encore. Comme lors des dernières années, les Bordelais marquent beaucoup et souvent avec déjà 61 essais inscrits (près de 4 en moyenne par match, personne ne fait mieux en Top 14). Les sérial-marqueurs, LBB, Penaud, Depoortere et Buros comptent tous au moins 5 réalisations cette saison dans une équipe qui inscrit près de 70% de ses essais par sa ligne de trois-quarts, la plus tranchantes du Top 14 avec 101 franchissements (1er du Top 14). Les Girondins ont aussi beaucoup progressé dans de nombreux domaines comme celui de la discipline qu’ils dominent actuellement avec seulement 164 pénalités sifflées contre eux (très loin devant Clermont qui ferme la marche de ce classement avec déjà 210 pénalités concédées), mais aussi celui de la défense (3ème du Top 14 avec 89% de réussite aux plaquages) ou de la mêlée (3ème mêlée de France avec 91% de ballons conservés).

2 points de moins en moyenne / match en période internationale
L’UBB progresse, grandit et s’affirme comme un très solide prétendant au titre mais possède encore quelques failles comme sa touche qui est la plus fragile du championnat avec seulement 77% des munitions exploitées (14ème du Top 14 derrière l’USAP). La gestion des périodes internationales, qu’apprennent à gérer les Bordelais (parmi les plus touchés avec les Toulousains et Rochelais), est également une grande différence avec les équipes les plus rouées à ce genre d’exercices d’équilibristes. Ainsi sans les périodes internationales, Bordeaux serait en tête du championnat avec 4 points d’avance sur le Stade Toulousain (et 11 sur Toulon), alors que l’UBB est aujourd’hui au coude à coude avec le RCT et pointe à 3 longueurs des hommes d’Ugo Mola. La faute à une baisse de rendement conséquent en période internationale (où ils sont plus ou moins privés de leur ligne d’attaque titulaire) ainsi lors des journées 9, 10, 15 et 16, les Girondins n’ont engrangé que 7 points (Bonus défensifs à Clermont, Bayonne et à domicile face à Lyon et victoire à Vannes) soit une moyenne de 1,75 points pris par match, alors que la moyenne monte à 3,75 points/match sur les autres rencontres de Top 14. Les Girondins qui sont sur une série de deux défaites consécutives (la première fois de la saison) seront revanchards à Chaban où ils restent sur une défaite face au LOU (20-22). Ils pourront compter pour cela sur quelques joueurs relâchés par Fabien Galthié avant le troisième match du Tournoi face à l’Italie dont Damian Penaud, Matthieu Jalibert, Nicolas Depoortere, Marko Gazzotti et Sipili Falatea… Un sacré renfort qui amenuisera considérablement cette période de « faux doublons ». Les Auvergnats sont prévenus et devront évoluer à leur meilleur niveau pour espérer ramener des points de Chaban où ils ne se sont plus imposés depuis janvier 2017 (6-9).