Au bout du suspense, les Clermontois viennent à bout d’une belle équipe parisienne qui a dominé la conquête directe et la deuxième période d’une rencontre tendue. Au courage, à la fierté et aussi à l’audace en décidant de prendre la touche au-delà de la sirène, les Jaunards portés par un Michelin en feu sont allés chercher l’essai de la gagne à l’autre bout du terrain pour s’offrir une victoire très importante avant de basculer sur la compétition européenne.
Clermont (stade Marcel-Michelin) temps frais, 17 367 spectateurs. Clermont bat Paris 36 à 32 (mi-temps : 17-10), arbitre M.Rousselet
Pour Clermont : 4 essais de Jauneau (7e et 18e), Ratuva (33e) et Tauzin (80+3e), 4 pénalités (47e, 49e, 54eet 66e) et 2 transformations de Plummer
Pour Paris : 4 essais de Scelzo (40e), Melikidze (42e), Barré (63e et 76e), 2 pénalités (13e et 76e) et 3 transformations de Plummer
Jauneau montre le chemin
Les Clermontois avaient à cœur de bien débuter cette rencontre et de se rattraper de leur prestation lyonnaise. Contrés devant, notamment dans le domaine de la mêlée fermée, les Auvergnats se sont accrochés et ont profité de la bonne prestation leur charnière Jauneau – Plummer pour occuper le terrain du stade français. Baptiste Jauneau, en coquin de demi-de-mêlée, saute dans les pieds d’Abadie après une grosse pression de sa défense aplatissant au nez de son adversaire direct pour un essai surprise (7e). Paris reste dans la course après une première pénalité de Carbonel mais Clermont poursuit ses efforts. Contrés sur ballons portés, bousculés en mêlée, les Auvergnats doivent trouver d’autres solutions et le capitaine prend ses responsabilités en s’arrachant d’un ruck et de trois défenseurs pour un essai plein de détermination. Paris laisse passer quelques occasions de se rapprocher de la ligne clermontoise et perd de nombreux duels aériens où Delguy, Newsome et Plummer règnent dans les cieux. Les hommes de Christophe Urios concrétiseront une nouvelle occasion à la demi-heure de jeu après une belle percée de Newsome relayée par les avants. Tevita Ratuva, auteur d’une nouvelle rencontre très solide, franchit les derniers centimètres vers la ligne d’en-but. Clermont s’échappe (17-3) mais les Parisiens ne lâchent pas et parviennent à revenir dans la rencontre grâce à leur mêlée qui offre une pénalité fragilisant les Auvergnats avant la pause. Juan Martin Scelzo en profite pour inscrire un essai là où son papa, Martin, n’a laissé que de bons souvenirs. A la pause l’écart n’est que de 7 points (17-10).
Au bout du suspense, le public du Michelin en feu
Rien n’est joué dans cette seconde période d’autant que les Parisiens prennent ce second acte par le bon bout en attaquant les Auvergnats sur un retour intérieur qui permet à Etien de venir porter le danger près de la ligne. Melikidze, redoutable en mêlée fermée, fait également parler sa puissance au ras et ramène les siens dos à dos (17-17 à la 43e). Clermont aurait pu douter d’autant qu’Harry Plummer, pas très en réussite en première période se voit offrir de nouvelles opportunités de scorer. L’ouvreur néo-zélandais, en grand joueur, prend ses responsabilités et claque 2 pénalités successives (50e et 54e) qui font un bien fou à son équipe (26-17) mais Paris est dans un temps fort et profite d’un nouveau retour intérieur pour surprendre la défense clermontoise. Léon Barré file sous les poteaux. L’arrière international récidivera quelques minutes plus tard après un ballon perdu par les avants clermontois au milieu du terrain. Le turnover est parfaitement joué par les visiteurs après une belle initiative de Jonas qui croise avec son arrière en bout de ligne pour un essai qui imparable. A une dizaine de minutes de la fin de la rencontre, les deux équipes sont dos à dos après l’échec de la transformation de Louis Carbonel. La mêlée rose offrira une nouvelle chance au Stade Français de l’emporter. De 40 mètres en coin, l’ouvreur parisien passe la pénalité pour un premier frisson au Michelin. Au moment où la sirène retentit, Clermont est à moins 3 points mais obtient une pénalité. La raison voudrait que les Auvergnats prennent les 3 points, l’audace dirait la touche… C’est ce que les Jaunards choisissent embarquant avec eux le public du Michelin dans 2 minutes de folie. Contrés sur leur ballon porté, les avants font un premier point de fixation avant d’ouvrir sur les extérieurs où Newsome fait le geste sûr assurant sa transmission vers Lucas Tauzin et fixant la défense parisienne qui revenait fort intérieur… L’essai est validé, mais l’arbitre décide de contrôler une phase de jeu au début de l’action pour s’assurer de la validité de celui-ci… Après de longues minutes d’attente : c’est fait. Le Michelin fabuleux durant toute la rencontre peut exulter.
Une fin de match au bout du suspense : les Clermontois sont parvenus à s’extraire des griffes d’une équipe parisienne en faisant tomber la pièce du bon côté. Une victoire à l’audace, au courage et au tempérament qui repositionne les Auvergnats dans le bon wagon avant de basculer sur la Coupe d’Europe. Rendez-vous la semaine prochaine sur la pelouse des Saracens pour le coup d’envoi de la Champions Cup avant d’aborder un triptyque Perpignan-Bordeaux-Montauban décisif pour la suite de la saison de Top 14.
Pour l’ASM Clermont Auvergne
1.Akhaladze 2.Massa, 3.Montagne, 4.Simmons, 5.Ratuva, 6.Tixeront, 7.Hemery, 8.Tolofua, 9.Jauneau (cap), 10.Plummer, 11.Tauzin, 12.Darricarrere, 13.Belaubre, 14.Delguy, 15. Hamdaoui.
Remplaçants : 16.Fourcade, 17.Lotrian, 18.Lanen, 19.Dessaigne, 20.Zamora, 21.Simone, 22.Newsome, 23.Ojovan
Pour le Stade Français
1 Abramishvili, 2.Nicotera, 3.P-Alo Emile, 4.Azagoh, 5.Pesenti, 6.Hirigoyen, 7.Briatte, 8.Scelzo, 9.Abadie, 10.Carbonel, 11.Etien, 12.Nene, 13.Marchant, 14.Laloi, 15.Barre.
Remplaçants : 16.Garcia Albo, 17.M-Alo Emile, 18.Gabrillagues, 19.Halaifonua, 20.Tanga, 21.Kerr Barlow, 22.Jonas, 23.Melikidze