Les Sarries ont, il y a une dizaine d’années, régné sur l’Europe empochant 3 titres en 2016, 2017 et 2019 avant de subir les foudres de l’administration du rugby anglais qui a condamné le club londonien à 35 points de pénalité pour dépassement du plafond salarial… puis à la relégation administrative en 2020 après 70 points supplémentaires de pénalité. Une descente aux enfers assumée par la plupart des joueurs, dont l’enfant du club et récent capitaine des Lions Britanniques Maro Itoje, qui ont décidé de rester sous les couleurs des Sarries malgré la relégation en deuxième division et les baisses salariales. Après une saison de purgatoire, les Saracens ont refait surface et progressivement retrouvé la lumière empochant en 2023 le titre de champion d’Angleterre. Composés d’une pléiade d’internationaux, ils sont de grands habitués de la compétition et seront de redoutables adversaires pour l’entrée en lice des Auvergnats.

 

Les Saracens avaient, dans les années 2010, créé leur réputation et leurs succès en s’appuyant sur une connexion très forte avec l’Afrique du Sud sous la houlette et le chéquier de l’historique propriétaire Nigel Wray (également ex-propriétaire de Domino’s Pizza). Un jeu chirurgical, puissant et pragmatique qui a rempli l’armoire à trophée (3 coupes d’Europe et 5 titres de champion d’Angleterre) et révélé une génération de stars du XV de la Rose (les frères Vunipola, Maro Itoje, Owen Farrell, Chris Ashton, Jamie George, Alex Goode et bien d’autres). Après la relégation, les Sarries ont dû se reconstruire et s’adapter développant un jeu plus adapté au championnat anglais beaucoup plus proche aujourd’hui du Super Rugby et sa ligue fermée que son austère héritage où seuls l’occupation et le duel frontal remplissaient les stades de l’autre côté de la Manche. Les Sarries qui avaient conservé dans les heures difficiles la plupart de leurs joueurs ont gardé une identité basée sur l’affrontement et les joueurs qui vont avec. Maro Itoje, capitaine des Lions britanniques cet été en Australie, reste l’emblème du club « nomade » de Londres.

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Le seconde ligne du Xv de la Rose était accompagné dans la sélection des Lions britanniques de 2 de ses coéquipiers Ben Earl (troisième ligne) et Elliot Daly (arrière). 3 Lions au cœur d’une équipe composée de nombreux autres internationaux. Theo Dan (talonneur), Jamie George (talonneur), Nick Isiekwe (seconde ligne), étaient avec les Anglais lors de leur dernière et brillante tournée automnale. Tom Willis (8 sélections) aurait probablement dû y être également s’il n’avait pas décidé de quitter le royaume. Les troisièmes lignes Mc Farland (Samoa) et Gonzalez (révélation de la dernière saison des Pumas) ainsi que les Gallois Rhys Carre (pilier) et Nick Tompkins (centre) donnent encore un peu plus de profondeur à cette formation actuellement à la sixième place du classement anglais. Les Sarries qui ont beaucoup moins joué que les Clermontois (6 journées dans le championnat anglais contre 11 en Top 14) sortent d’une défaite (dans les 10 dernières minutes) à domicile face au leader (Bath), 29 à 36 avec pour l’une des premières fois de la saison une formation proche de l’équipe type. Elle devrait ressembler à celle qui affrontera les Auvergnats samedi prochain sur la pelouse du StoneX Stadium pour l’ouverture de la Champions Cup. Un premier choc XXL pour les hommes de Christophe Urios qui en dira long des ambitions auvergnates dans cette compétition. Premiers éléments de réponse, samedi en fin d’après-midi…